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Swift Playgrounds : apprendre le code en s’amusant

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Ce n’est pas parce qu’on a atteint l’âge adulte qu’on ne peut plus parfaire ses connaissances avec un jeu éducatif.

Enseigner la programmation tout en s’amusant: voici l’objectif de Swift Playgrounds, un logiciel gratuit conçu par Apple et récemment traduit en français. Trop beau pour être vrai, dites-vous? C’est aussi ce que je croyais avant d’en faire l’essai.

J’ai commencé à apprendre le code avec Swift Playgrounds il y a quelques mois. Les logiciels qui enseignent la programmation ne sont pas nouveaux, mais tous ceux que j’avais essayés jusqu’ici souffraient d’un certain problème de dosage entre leurs côtés ludiques et didactiques. Le Mini-Wheat contenait soit trop de sucre pour m’apprendre quelque chose de pertinent, soit trop de blé par rapport à mon degré de motivation, parfois bas le soir après le boulot.

Swift Playgrounds évite ces pièges avec brio. La première leçon du logiciel nous enseigne comment déplacer un personnage avec quelques lignes de code. On doit ensuite résoudre des problèmes, par exemple récupérer le plus rapidement possible toutes les gemmes d’un niveau de jeu à l’aide des outils qui nous sont fournis de façon successive. Ceux qui aiment les casse-têtes vidéoludiques vont aimer relever les défis proposés ici.

Au lieu d’apprendre des compétences inutiles comme c’est souvent le cas avec les jeux vidéo, Swift Playgrounds nous enseigne toutefois rapidement des choses comme le débogage, le code conditionnel et les opérateurs logiques. On résout les puzzles à l’aide d’un véritable langage de programmation, qu’on pourrait par la suite utiliser pour programmer un logiciel iOS ou macOS.

Le ton est un peu jeune à mon goût, et j’aimerais avancer à un rythme beaucoup plus rapide, mais le niveau intellectuel de Swift Playgrounds  est tout de même supérieur à celui de bien des jeux. Il est aussi tout à fait approprié pour les plus jeunes, qui sont après tout le public cible d’Apple avec cette application.

Swift Playgrounds dans les classes
Swift Playgrounds est-il aussi attrayant pour un enfant que pour un journaliste techno trentenaire? Tout à fait, selon Tami Brewster, enseignante de sixième année à l’école Hampstead, dans Côte-Saint-Luc. «Nous avons commencé à utiliser Swift Playgrounds cette année pour enseigner les mathématiques ainsi que les sciences et la technologie. Il y a énormément de liens avec notre cursus», explique cette enseignante, qui a elle-même appris les bases de la programmation avec le logiciel.

Selon Mme Brewster, la popularité de Swift Playgrounds  auprès de ses élèves est indéniable. «Plusieurs veulent continuer à travailler sur leur iPad pendant la récréation et certains m’ont même demandé s’ils pouvaient en faire comme devoirs», illustre-t-elle.

Disons que je ne me souviens pas d’avoir demandé des devoirs à mes enseignants quand j’avais cet âge.

Au-delà du divertissement
Swift Playgrounds  est amusant, certes, mais il semble que l’intérêt pédagogique soit également au rendez-vous. Cette application d’Apple arrive en effet en tête d’une étude sur les logiciels d’apprentissage du code réalisée récemment par Thierry Karsenti, professeur à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les TIC et l’éducation. «Avec Swift Playgrounds, l’élève voit le code. Il prend conscience qu’il fait de la programmation», explique le professeur, ajoutant que ce n’est pas toujours le cas avec les applications du genre.

Thierry Karsenti a également nuancé une réserve que j’avais par rapport à Swift. Contrairement à d’autres langages de programmation comme JavaScript, le langage Swift fonctionne uniquement dans l’écosystème d’Apple. On peut donc apprendre à programmer pour l’iPhone ou les Mac, mais pas pour un ordinateur Windows ou un téléphone Android. Ne serait-il pas préférable d’enseigner aux jeunes un langage plus polyvalent?

Pas nécessairement, croit M Karsenti. «Peu importe le langage que les jeunes acquièrent, ils vont développer une espèce de tronc commun en programmation qui pourra un jour leur servir avec d’autres langages», explique-t-il. Bref, l’important n’est de maîtriser le C++, le Swift ou le JavaScript en particulier, mais bien d’apprendre la programmation en général.

Voilà qui est rassurant. Maintenant, à quand un jeu pour apprendre à aimer faire ses déclarations de revenu?

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