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5 différences entre ICO et IPO

Une première émission de cryptomonnaie vise à récolter des fonds publics. Photo: iStock/Getty Images

ICO et IPO n’ont pas tant en commun. Ou pour le dire en bon français, PEC et PAPE ne riment pas ensemble. Une première émission de cryptomonnaie et un premier appel public à l’épargne sont fréquemment comparés. À tort.

Il s’agit bien de deux formes de récolte de fonds publics par une entreprise mais les similitudes entre les mécanismes s’arrêtent là. En voici les différences principales à garder à l’esprit si l’investissement vous intéresse :

1. Basée sur un projet

La plupart du temps, tout est encore au stade du concept. Les ICO sont menées par des start-up qui n’ont pas forcément été constituées de façon officielle et n’ont pas encore lancé d’activités commerciales liées à la/leur blockchain. Il n’y a donc pas d’historique financier sur lesquels porter un jugement de valeur. L’investissement sera fait sur base d’une proposition technologique qui aura tout à démontrer. En plus, il n’y a pas de déclaration de transparence imposées dans ce milieu encore largement déréglementé.

2. Financements illimités

Selon les dernières données de l’OCDE, une introduction en Bourse affichait un montant médian de 94,5 millions $US, contre 6,4 millions $ pour une ICO. Les coûts représentent 3% des fonds récoltés, ce qui fait des émissions de cryptomonnaies une formule meilleur marché. Sans compter que la force de beaucoup d’ICO est de s’ouvrir sur le grand public, ce qui donne une réserve illimitée d’investisseurs potentiels, là où une entreprise traditionnelle s’adressera pour son entrée en Bourse à des institutionnels et des investisseurs accrédités.

3. Plus rapide

Pour une IPO, l’équipe des fondateurs, des souscripteurs et des conseillers doit mener les vérifications légales, financières et fiscales de rigueur, tout en produisant les documents ad hoc. Ce parcours administratif prend généralement entre 12 et 18 mois. Au contraire, une ICO sera menée de façon souvent nettement plus rapide, avec une exécution dans les 2 à 4 mois, le temps de former une équipe et d’élaborer un whitepaper. Le marketing, la prévente (optionnelle) et l’allocation de jetons cryptos couvriront aussi une période habituellement plus courte pour l’ICO, de 1 à 2 mois, que celle nécessaire pour les tournées d’investisseurs, la constitution du carnet d’ordres, le pricing et l’allocation d’une IPO.

4. Droits associés

Contrairement aux droits associés à des actions d’une société cotée en Bourse (propriété, dividende, gouvernance), les possibilités offertes sont ici l’usage en tant que « monnaie » sur une plateforme blockchain dédiée ou pour des services blockchain particuliers. Différence majeure, les droits attribués dans le cadre d’une ICO ne confèrent généralement par de droit de propriété. Ce qui constitue un avantage stratégique pour les entrepreneurs qui ne désirent pas morceler la gouvernance de leur société. Mais cela peut représenter un inconvénient pour les détenteurs de cryptomonnaies en l’absence de droit de vote.

5. Valorisation

Estimer la valeur d’un projet d’entreprise blockchain reste un défi. Les théories de la microéconomie et des finances d’entreprise s’appliquent laborieusement dans le cadre d’une ICO. Il n’existe pas beaucoup de moyens pour mesurer la performance des jetons, du réseau, des services blockchainisés. Et si les cryptomonnaies de ce projet sont acceptées sur les échanges, la volatilité peut atteindre des niveaux extrêmes alors que les séances de trading ont lieu sans interruption, 24/7.

 

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