Buanderie de luxe
À l’ère des boutiques à valeur ajoutée, Ça va de soi vient d’ouvrir une première buanderie au sous-sol de son magasin de Westmount. Le concept Ça va bain va au-delà du simple nettoyage: il permet de donner une seconde vie aux tricots haut de gamme abîmés.
Pour la cofondatrice de la griffe de tricots montréalaise, Odile Bougain Nasri, offrir un service d’entretien allait de soi – sans jeu de mots. «La première fois que ma mère a parlé de buanderie, il y a une dizaine d’années, tout le monde a ri», souligne Gabrielle Nasri, directrice des opérations de cette entreprise familiale. «Ça répond vraiment à un besoin, renchérit Jake Breton, gérant et spécialiste d’entretien maison. On ne veut pas que la relation s’arrête après la transaction.»
D’ailleurs, la marque propose depuis un certain temps déjà des ateliers où les clientes en apprennent un peu plus sur les fibres naturelles que privilégie Ça va de soi depuis un quart de siècle, et particulièrement sur leur entretien. Savons, température de l’eau, méthodes de lavage… rien n’est laissé au hasard. «Surtout, il ne faut pas envoyer ces vêtements-là chez le nettoyeur!» avertit-il régulièrement.
Décrite comme une «source de Jouvence» pour les tricots, la nouvelle buanderie s’inscrit dans la mouvance du Slow Fashion, des valeurs aujourd’hui à la mode, mais défendues par Ça va de soi depuis sa création en 1989. «Un tricot, ça se nettoie, ça se répare, ça se remet à neuf», rappelle Jake Breton. Surtout une pièce qui, ajoute Gabrielle Nasri, «dure des décennies dans une garde-robe sans se démoder».
En ce sens, la griffe va à contre-courant d’une grande partie de l’industrie du commerce de détail, souligne la jeune directrice, avouant cependant que les temps changent. «Nous vivons dans un monde où les gens font de plus en plus attention à ce qu’ils mangent et à ce qu’ils portent. On veut acheter moins, acheter mieux et prendre soin de ses objets comme il faut.»
Quelques mythes
Jake Breton, gérant et spécialiste d’entretien maison.
Gérant et spécialiste d’entretien maison pour Ça va de soi, Jake Breton en a vu de toutes les couleurs. «Il y a beaucoup d’idées préconçues concernant l’entretien des matières naturelles», assure-t-il. Voici donc quelques mythes déboulonnés.
À l’eau tiède
Le mérinos, le cachemire et les autres matières animales demeurent impeccables après un lavage à la main, voire au cycle délicat, tant qu’on ne les plonge que dans de l’eau tiède à 30 degrés. Surprise: l’eau froide fait rétrécir les pulls en laine autant que l’eau chaude! Le coton est, pour sa part, beaucoup moins capricieux.
Le bon savon
Les délicates fibres naturelles demandent des soins particuliers, notamment en termes de savon. L’idéal demeure d’utiliser un produit fabriqué à partir d’ingrédients naturels, plus doux et moins agressifs – mais pas de panique, les vêtements ne seront pas ruinés si on utilise son détergent habituel. Pour la même raison, il est
préférable d’éviter de les envoyer chez le nettoyeur.
Les fameuses bouloches
Ce n’est pas parce qu’un cachemire est de mauvaise qualité qu’il bouloche. Il s’agit simplement de fibres plus courtes dont le tricot doit se débarrasser, et le phénomène devrait s’atténuer à mesure qu’on porte le vêtement. Il suffit de les enlever avant le lavage. Arme secrète? Le Gleener, un outil antibouloches conçu à Montréal.
1361, avenue Greene – À partir de 5$.
Tous les nettoyages sont pour le moment assurés à la succursale
de Westmount, mais il est toujours possible de déposer son pull
dans la boutique la plus près de chez soi.
www.cavadesoi.com