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Histoires à dormir dehors: Ceci n’est pas un livre sur le vélo

Photo: Jonathan B. Roy/Collaboration spéciale

Jonathan B. Roy a fait le tour du monde à vélo et son livre, Histoires à dormir dehors, est là pour le prouver. L’auteur est catégorique: «Ce n’est pas un livre de vélo. C’est un livre de rencontres, de cultures, de paysages.»

Parti en mars 2016, Jonathan a fait 14 mois de vélo, traversant l’Europe et l’Asie en passant par la Slovénie, la Turquie, l’Ouzbékistan, le Vietnam, le Cambodge et la Malaisie, entre autres. Il racontait d’abord ses aventures sur son blogue, avant que ses récits deviennent un livre. «J’étais toujours de deux à trois semaines en retard sur mon récit de périple. Je ne voulais pas écrire, comme beaucoup de cyclistes le font, des textes vraiment techniques. C’est toujours assez superficiel. Il n’y a pas de moments de réflexion. C’est un peu centré sur: voici où j’ai pédalé, voici un paysage. Je voulais prendre le pouls de la façon dont les gens vivent dans ces pays-là.»

Pour le livre, Jonathan a réécrit tous ses billets de blogue. «J’ai essayé d’être encore plus émotif et philosophique et de mettre plus de contexte. Un livre, il faut que ce soit autosuffisant.» Le tout lui a pris environ 11 mois de travail.

Pas besoin d’être un amateur de vélo pour être sensible au récit de ses aventures. Tout bon voyageur sera interpellé par les magnifiques photos, les incroyables rencontres ainsi que les anecdotes racontées dans le livre.

«Les défis alternent avec les moments d’allégresse, ce qui fait que c’est tellement cool être à vélo.» – Jonathan B. Roy

D’ailleurs, lui-même ne considère pas son périple comme un voyage de vélo. «Mon voyage, c’est un voyage de découvertes, de rencontres. C’est exactement ça que je vivais.» Aurait-il pu vivre la même chose s’il avait été en auto ou en train, par exemple ? «Non. Tu ne ressens pas les éléments quand tu es dans un train, et tu dois réserver. Tu n’as pas la liberté de dire: “Une personne vient de me faire un sourire au bord de la route, je vais m’arrêter pour jaser avec elle 30 minutes.”»

Et c’est justement ce qui est frappant dans le livre: le nombre de personnes que Jonathan a pu rencontrer lors de son périple. «J’en ai fait plein, des voyages sac au dos, et tu ne rencontres personne. Tu rencontres juste des touristes qui pensent comme toi.»

Une chose qu’il a pu remarquer, c’est que les cyclistes, lorsqu’ils se rencontrent, ne se parlent jamais de ce qu’ils font dans la vie. «D’habitude, c’est tout le temps ça: d’où tu viens, qu’est-ce que tu fais comme travail, explique-t-il. En vélo, tu vas parler de tes aventures, de la route, du visa, des histoires de peur. Tu as l’impression que tu es 12 à faire ce voyage-là, parce que tout le monde se connaît, tout le monde s’est rencontré en chemin.»

De toute son expédition, c’est le Tadjikistan qui est son pays coup de cœur. «J’aurais pu faire un livre juste sur cette route-là. C’est tellement extrême. Tu es tout le temps en altitude, pendant trois semaines. Tu as six cols à traverser. C’est un plateau qui est super haut, sans végétation. Tu vois à perte de vue. Il fait froid. C’est quasiment Game of Thrones. Tu as l’impression d’être sur une autre planète. Les contacts que tu as avec les gens sont incroyables», se souvient-il.

Après cette expérience extraordinaire, pas difficile de croire que Jonathan B. Roy a eu la piqûre du voyage à vélo. Il repartira cet été terminer ce qu’il a entamé, et ce, dès le mois de juillet. Il retournera en Malaisie, où il a laissé son équipement. Il se rendra ensuite à Singapour, à Taiwan, en Chine, en Corée et au Japon. «Après, je prends un vol pour l’Amérique du Sud pour faire la Terre de Feu. Je vais remonter avec du gros vent de face. Le plan, c’est de faire la cordillère des Andes, la Patagonie, l’Uruguay, le Paraguay, la Bolivie, le Pérou… Il n’y a pas de date limite.»
La fin idéale de ce deuxième voyage ? «Ça serait de revenir à Montréal. Le sentiment d’être parti d’un bord et de revenir de l’autre, c’est extraordinaire.»

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