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Cacouna, au-delà des bélugas: entre architecture et nature

Photo: Geneviève Décarie/collaboration spéciale

Cacouna, dont le toponyme d’origine malécite signifie «où il y a toujours des porcs-épics», constitue un fier témoin de l’âge d’or de la villégiature victorienne au Québec. Le village était alors une des destinations estivales favorites de l’élite montréalaise.

Même si les grands hôtels du XIXe siècle ont disparu, Cacouna n’en conserve pas moins sa vocation récréotouristique.

Une architecture unique
Construite pour l’armateur Sir Hugh Montagu Allan et sa famille en 1900, la villa Mont­rose vaut le coup d’œil. Située sur la rue du Patrimoine, elle est aujourd’hui convertie en maison de prière. Son architecture néogeorgienne est un exemple de l’influence des stations balnéaires de la Nouvelle-Angleterre sur leurs contreparties canadiennes.

Autre célèbre villa de Cacouna, La Sapinière (520, rue du Patrimoine), mieux connue sous le nom de «Château vert», a été érigée en 1900 pour Augustin Durnford, inspecteur à la Banque Molson. Il s’agit d’un bel exemple d’architecture résidentielle néogothique, comme il en subsiste peu au Québec.

Le presbytère de l’église Saint-Georges a été construit en 1838 dans le style des maisons rurales traditionnelles de la région de Montréal, soit avec des murs coupe-feu décoratifs et une toiture en pente relativement douce et sans courbures. L’église Saint-Georges elle-même a suivi quelques années plus tard (1845). Elle représente l’aboutissement d’une longue tradition architecturale québécoise qui disparaîtra avec l’arrivée, dans les paroisses rurales, des styles «historicisants». Il faut en visiter le riche intérieur, qui abrite des œuvres intéressantes, notamment des autels dorés, des vitraux et des toiles des peintres romains Porta et Pasqualoni. La municipalité de Cacouna a mis sur pied un circuit patrimonial dénommé Les randonnées du Passé, qui inclut entre autres une visite guidée de l’église.

Sentiers de randonnée et d’ornithologie
Le beau parc côtier Kiskotuk longe le littoral entre Cacouna et L’Isle-Verte, et englobe quatre secteurs. Le premier secteur correspond au Site ornithologique du marais de Gros-Cacouna. L’endroit est idéal pour l’observation de la faune ailée. Partie intégrante du port de Cacouna, le site est né d’une tentative de concilier les activités portuaires et la richesse de l’environnement du marais. Le secteur compte aussi deux sentiers de randonnée pédestre de 3km et 4km, l’un de niveau facile et l’autre de niveau intermédiaire. Les vues sur le fleuve et le village sont époustouflantes.

Les trois secteurs des Passereaux, des Roitelets et du Quai comportent de grandes étendues herbeuses ainsi que des prairies d’herbes salines, des collines, des tourbières et des pessières. Ils forment un site privilégié pour la reproduction du canard noir, grâce aux marais où pullulent les invertébrés. Des sentiers aménagés permettent de profiter de ces lieux exceptionnels. On y accède par le centre d’interprétation de la Maison Girard (371, route 132) où sont présentées des expositions portant sur la faune et la flore dans les écosystèmes des tourbières et des marais salés.

Les «vieillards» du fleuve
Dans le Bas-Saint-Laurent, les quatre phares qui rappellent l’importance de la navigation dans le développement économique de la région ont plus de 100 ans. Trois sont accessibles au public: ceux de l’île du Pot à l’Eau-de-Vie, de l’île Verte et de Pointe-au-Père.

Le quatrième, le phare de l’îlot Bicquet, se trouve sur le territoire du parc national du Bic, mais n’est pas accessible aux visiteurs. Son histoire est mouvementée: un gardien et son assistant ont péri noyés dans une traversée difficile alors qu’ils tentaient de gagner leur poste en chaloupe. Selon la légende, un autre gardien serait devenu fou au cours d’un hiver interminable. Il aurait entendu des grincements, des cliquetis de chaînes et d’autres bruits suspects qui l’auraient poussé à tenter de revenir au village de Saint-Fabien en traversant les banquises. Grâce aux aboiements de son chien, il aurait été retrouvé, mais dans un piteux état.

ulysse gaspésie
Ce texte est tiré du guide Gaspésie–Bas-Saint-Laurent, d’Ulysse.

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