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Coronavirus: les enfants, des «propagateurs silencieux», selon une étude

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Photo: Archives | Métro

Les enfants joueraient un rôle plus important dans la transmission communautaire du coronavirus qu’on ne le croyait jusqu’à maintenant, selon une récente étude américaine qui souligne l’importance de prévenir les éclosions dans le contexte de la rentrée scolaire.

Une trentaine de chercheurs provenant principalement de Boston co-signent une étude parue jeudi dans le Journal of Pediatrics. Celle-ci se base sur des tests réalisés sur 192 patients pédiatriques de deux hôpitaux du Massachusetts présentant des symptômes s’apparentant au coronavirus et ayant une moyenne d’âge de 10 ans. Ils ont ainsi analysé la charge virale, l’inflammation et la réponse immunitaire de ces patients à la maladie.

Les chercheurs ont ainsi constaté que plusieurs enfants présentant des symptômes modérés, voire inexistants, de la COVID-19, avaient pourtant une charge virale élevée du virus dans leurs voies respiratoires durant les deux premiers jours de l’infection. L’étude suggère ainsi que les enfants pourraient jouer un rôle plus important que prévu dans la transmission communautaire du virus.

«Cette étude révèle que les enfants pourraient être une source potentielle de contagion dans la pandémie du [nouveau coronavirus], malgré une maladie plus bénigne ou une absence de symptômes», écrivent les chercheurs.

L’Agence de la santé publique du Canada a d’ailleurs affirmé récemment que les enfants de plus de 10 ans peuvent transmettre la COVID-19 autant que les adultes. L’organisme estime toutefois que le risque de transmission est plus faible pour les enfants plus jeunes.

«Des inquiétudes ont été soulevées à savoir si le fait de permettre aux enfants de se réunir en classe alimentera la propagation de la pandémie.» -Extrait de l’étude parue le 20 août dans le Journal of Pediatrics

Rentrée scolaire

Les auteurs soulignent ainsi l’importance de mettre en place les «précautions nécessaires» dans le contexte de la réouverture des écoles afin d’éviter que les enfants jouent un rôle «plus large» dans la pandémie.

Le Dr Olivier Drouin, qui est pédiatre au CHU Sainte-Justine, émet toutefois des bémols sur les résultats de cette étude. Il précise que ce n’est pas parce que des enfants présentent une charge virale importante du coronavirus dans leurs voies respiratoires que ceux-ci sont hautement contagieux. Plusieurs études récentes réalisées dans des écoles ayant connu des éclosions constatent que ce sont «des parents qui avaient amené le coronavirus» dans ces établissements, et non des enfants, indique-t-il.

«Tout ça, ça nous pointe vers une contagiosité qui est plus grande chez les adultes que les enfants», souligne celui qui est également professeur adjoint de clinique au département de pédiatrie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Le 10 août, le gouvernement Legault a présenté son plan en prévision de la rentrée scolaire, qui aura lieu lundi prochain. Le masque sera ainsi obligatoire dès la 5e année du primaire dans les lieux communs des écoles, sauf en classe. Les écoles auront aussi accès à des plans de contingence afin de pouvoir fermer une école et passer à l’enseignement en ligne en 24 heures, en cas d’éclosion. L’école à la maison sera aussi possible pour les enfants ayant certains problèmes de santé.

«Même si les enfants ont peu de chances de le transmettre  [le coronavirus], l’enjeu avec la rentrée scolaire, c’est le nombre de contacts avec d’autres personnes. Le nombre de contacts avec la rentrée scolaire sera beaucoup plus grand, donc de mettre des mesures pour limiter la transmission communautaire, je crois que c’est une bonne idée», commente M. Drouin.

Gérer les éclosions

L’Organisation mondiale de la Santé a d’ailleurs salué vendredi la décision de nombreux pays d’aller de l’avant avec la réouverture des écoles, malgré la pandémie. «Je pense qu’on reconnaît tous l’importance des écoles pour les enfants, non seulement pour l’éducation, mais pour la sécurité et l’accès à de la nourriture dans plusieurs situations ainsi que pour les interactions sociales et la santé mentale», a énuméré en conférence de presse la responsable technique de l’OMS, Maria Van Kerkhove.

Cette dernière a toutefois souligné l’importance pour les pays de prévoir les protocoles nécessaires afin de pouvoir mettre les éclosions «sous contrôle» rapidement lorsque celles-ci surviendront dans des établissements.

Au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, on assure que la dernière mouture du plan mis en place en prévision de la rentrée scolaire tient compte des plus récentes études sur les «risques de transmission de la COVID-19 entre les enfants et entre les enfants et les adultes».

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