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Lignes téléphoniques: les répondants aussi doivent prendre soin de leur santé mentale

Répondante centre d'appels
Afin de briser l’isolement des personnes souffrantes, de l’aide gratuite et anonyme dans différents organismes est disponible. Photo: Archives

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les lignes téléphoniques de soutien psychologique sont débordées en raison du nombre d’appels en hausse. À l’approche de la Journée mondiale de la santé mentale, les répondants doivent intervenir, mais également prendre soin d’eux.

«En ce moment, le taux d’appels qu’on reçoit est beaucoup plus lourd que l’année passée à pareille date», affirme Jonathan Brazeau, coordonnateur et répondant chez Écoute Entraide.

L’organisme compile des données éloquentes depuis les premiers mois de la pandémie, avec une augmentation du nombre d’appels d’environ 35%.

«C’est important de prendre soin de sa santé mentale. Sinon, les répercussions peuvent être à plus long terme.» – Jonathan Brazeau

Toutefois, c’est récemment qu’Écoute Entraide connaît son plus fort achalandage avec une hausse de 50%. «C’est difficile pour les bénévoles qui prennent les appels. On en a perdu parce que c’est trop lourd à long terme pour certaines personnes et ça demande beaucoup d’énergie, admet M. Brazeau. Ça fait sept ans que je suis sur la ligne et je n’ai jamais vu un taux de détresse aussi élevé.»

Les gens qui s’impliquent comme répondants peuvent faire face à des appelants avec toute sorte de problèmes psychologiques, véhiculés notamment par de l’anxiété, la peur, le deuil ou des idées suicidaires. Même si une formation permet de se familiariser avec le rôle qu’ils ont à jouer, certaines situations peuvent marquer les bénévoles longtemps.

«Il y a des appels qui sont très intenses. On suggère aux bénévoles de prendre une pause», souligne-t-il.

Former

Avec le froid qui arrive à grands pas et les journées plus courtes, entraînant chez certains une dépression saisonnière, le nombre d’appels ne devrait pas régresser. Pour compenser, une cinquantaine de bénévoles devraient répondre à la demande au cours des prochaines semaines chez Écoute Entraide.

«On a doublé nos formations parce qu’on anticipe un volume d’appels plus élevé. Si la deuxième vague frappe fort, on va avoir plus de staff pour répondre», explique-t-il.

Les jeunes aussi

Chez Tel-Jeunes, les intervenants professionnels spécialisés dans le bien-être, qui agissent notamment à titre de répondants, reçoivent également des formations et des outils pour les soutenir dans leur travail.

«On veut créer, à travers nos plateformes de communications internes, la possibilité d’être en contact afin de partager en quelque sorte le même espace de bureau. On veut encourager l’équipe à se solliciter entre eux», explique la coordonnatrice des services, Camille Mikan-Dupuis.

Parce que les jeunes aussi souffrent. La ligne d’écoute qui leur est dédiée indique une augmentation de 30% de la demande sur ses différentes plateformes, comme la ligne téléphonique et les messages textes. Une hausse est aussi observable pour LigneParents avec un peu plus de 15% par rapport à pareille date l’année dernière.

«Derrière les gens qui demandent de l’aide, il y a des humains qui vivent eux aussi des difficultés, surtout en contexte de pandémie», dit Mme Mikan-Dupuis.

Autant pour les répondants que les appelants, les organismes rappellent qu’il n’y a pas de mauvaises raisons pour contacter une ligne d’écoute téléphonique ou pour en parler à un proche.

Dans le cadre de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, de petites actions, comme prendre le temps de parler avec un proche, peuvent aider les personnes souffrantes.

Ressources

  • Écoute-entraide 514 278-2130
  • Tel-Jeunes 1 800 263-2266 ou par texto 514 600-1002
  • 1 866 APPELLE (277-3553)

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