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Psoriasis, ou la souffrance (cachée) du quotidien

Femme moyennement atteinte par le psoriasis autour de la bouche
Photo: Warut Chinsai/123rf

Souffrir de psoriasis, c’est souffrir d’une affection douloureuse. C’est aussi souffrir en secret.

«Il y a beaucoup de stigmatisation autour du psoriasis», assure Dr Mark Kirchhoff, chef du Département de dermatologie de l’Hôpital d’Ottawa, en entrevue à l’occasion de la Journée mondiale du psoriasis, le 29 octobre 2020.

Le psoriasis, ce ne sont pas juste des démangeaisons quasi incessantes de la peau, de l’inflammation des plaies ou des peaux mortes (squames) qui tombent en très grand nombre. C’est une affection d’origine génétique qui suscite la honte. Plusieurs personnes s’isolent, restent à l’abri des regards. Car l’entourage ou les collègues craignent, à tort, que ce soit contagieux. Il faudrait plutôt accuser la génétique que l’hygiène par ailleurs.

 Bonne nouvelle, a indiqué Dr Kirchhoff, il existe des traitements pour mieux vivre avec ce problème immunitaire. Et les résultats sont excellents.

Profil des malades

Des troubles anxieux et dépressifs, certaines infections respiratoires ainsi que le VIH peuvent aggraver le psoriasis, selon différentes sources. Ajoutons à ces facteurs l’obésité, en créant des plis de peau où s’accumulent humidité et chaleur, ou la prise de certains médicaments.

Toutes les parties du corps peuvent être touchées, mais certaines de manière plus particulière, comme les bras et les jambes. Le psoriasis peut aussi attaquer le cuir chevelu, au grand dam des malades, car les squames peuvent passer pour des pellicules.

La maladie apparaît habituellement à l’âge adulte, vers la fin de la vingtaine ou au début de la trentaine. Elle touche rarement les enfants, a précisé Dr Kirchhoff. Le psoriasis n’est pas sexiste : il atteint tant les hommes que les femmes, sans discrimination de condition socioéconomique.

Les traitements

«Nous avons quatre traitements qui fonctionnent vraiment bien», a expliqué Dr Kirchhoff qui les a détaillés pour les lecteurs de Métro.

Selon le degré d’atteinte de la personne, les traitements peuvent être constitués de crèmes ou d’onguents. Les patients peuvent bénéficier de la photothérapie pour les cas un peu plus sérieux. Seul bémol : l’attente est longue et les centres offrant ces soins sont situés dans les grands milieux urbains, donc inaccessibles pour certains patients. On parle d’un an avant d’y accéder. Ils sont couverts par les gouvernements provinciaux.

C’est un traitement qui doit minimalement durer trois mois avant de voir l’état de la personne s’améliorer. De plus, les séances doivent être rapprochées les unes des autres, à raison de trois fois par semaine.

Finalement, les pilules ou les injections sont réservées aux cas plus graves. Le traitement cible le système immunitaire afin de diminuer l’inflammation, selon le spécialiste du psoriasis. Le coût des injections est un frein important. On parle de plusieurs milliers de dollars par an pour ces injections d’anticorps qui cible les cytokines. Mais les résultats sont à la hauteur du coût du traitement.

«Il y a des patients qui pleurent, car ils sont vraiment heureux de voir leur état s’améliorer», mentionne le chef du Département de dermatologie, qui enseigne aussi à l’Université d’Ottawa.

«Environ 90 % des patients voient leur état s’améliorer de 90 %, ajoute-t-il, indiquant que les spécialistes espèrent sans cesse disposer de davantage de traitements un jour et qu’il ne faut pas baisser les bras même si pour l’instant le gros de l’effort de la recherche va au nouveau coronavirus.

2 à 4 %

Faits inexpliqués, de 2 à 4% de la population occidentale serait atteinte de psoriasis, surtout les Caucasiens par ailleurs.

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