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Résoudre les problèmes de circulation et bien gérer les chantiers de construction, c’est possible?

Les maux de tête causés par le trafic relié aux innombrables chantiers de construction à Montréal, ça sonne familier? Ce n’est pas un problème lorsqu’on se surnomme «La reine des cônes»! Caroline Arnouk est la fondatrice de Technologie OPA, le premier logiciel au monde capable de gérer les chantiers de construction et la mobilité routière, très simplement. Ce qui la motive, c’est aider les citoyens et l’industrie de la construction qui n’a pas toujours bonne presse.  Entrevue.

D’où est venue l’idée de créer un tel produit?
Je suis ingénieure civile de formation et j’ai étudié à Polytechnique. Je travaillais au service de l’eau à la Ville de Montréal. En réalisant le nombre d’intervenants impliqués dans la gestion du territoire, je me suis dit que ça ne pouvait plus continuer comme ça. Ils utilisaient un fichier Excel et une carte! On avait besoin d’un outil pour aider toutes les personnes à se partager l’information. J’ai quitté mon poste à la Ville et en septembre 2015 et j’ai monté mon entreprise avec un MVP [note: produit minimum viable] pour matérialiser mon idée. Le succès a été immédiat! En tant qu’ingénieure, je ne pouvais pas rester les bras croisés devant une problématique, je me devais de faire quelque chose. Je suis fière de pouvoir dire que nous sommes un pivot dans l’industrie, en rapprochant deux industries qui n’ont pas l’habitude de se parler, la construction et les transports, à l’aide d’un logiciel de collaboration entre le secteur privé et le secteur publique.

Vous devez souvent être la seule femme autour de la table?
Étrangement, les experts en maintien de la circulation à Montréal sont souvent des femmes. À la fin de la journée, ce n’est pas le genre qui compte, mais la compétence. En tant que femme, on a toujours des preuves de plus à faire.

Avez-vous eu besoin de faire vos preuves, vous aussi?
En tant que jeune entrepreneure qui se lance en techno pour aider les ingénieurs en construction et en transport, c’est sûr que j’avais mes preuves à faire. Mais pas parce que je suis une femme, ça aurait été pareil pour un homme. En affaires, il n’y a pas de distinction entre les femmes et les hommes, c’est juste la compétence et la capacité à livrer la marchandise. J’ai travaillé sur des chantiers de construction avec des femmes également. Je n’ai jamais ressenti quoique ce soit de négatif, tout le monde a toujours été respectueux.

Pensez-vous que les femmes doivent faire leur place ou qu’on doit leur faire de la place?
Je ne me suis jamais sentie malvenue dans cette industrie. Je pense que ça a beaucoup à voir avec la personnalité de chacun. Je suis plutôt du genre à prendre ma place par moi-même et à savoir m’entourer des bonnes personnes. Je veux qu’on arrête de voir le fait d’être une femme comme un obstacle. On doit arrêter d’opposer les femmes et les hommes. Chacun a ses forces et ses qualités. Être sur un chantier, c’est un travail d’équipe.

Certaines femmes changent leur apparence physique pour diminuer leur féminité, afin d’être prises au sérieux dans les industries dominées par des hommes. Pensez-vous que votre physique est un avantage?
Mon apparence et mon travail sont deux choses complètement différente. Certes, je mets du maquillage et du vernis, mais ça n’a rien à voir avec les affaires. J’ai toujours fait ça et il n’y a pas de raison de changer. Il faut se respecter. Cette question me choque vraiment! Se rendre compte de la compétence de quelqu’un ne peut pas arriver au premier regard, ça peut prendre des heures, des jours, des mois, c’est à la suite d’un travail rigoureux et ça n’a rien à voir avec la façon dont on est habillé. Il faut être habillé de façon professionnelle, mais il ne faut jamais changer pour satisfaire les autres.

Caroline Arnouk fait actuellement partie de la première cohorte techno de l’École d’entrepreneurship de Beauce où elle est la seule femme.

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