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Collectif Flop: Une arcade dans un métro

OLYMPUS DIGITAL CAMERA Photo: Maxime Johnson

Le collectif de créateurs de jeux vidéo Flop a transformé une vieille voiture de métro en arcade pour y présenter ses œuvres. Pour les Montréalais, il s’agit d’une excellente occasion de voir le jeu autrement.

Les jeux vidéo ont la cote dans le métro depuis l’arrivée des téléphones intelligents. À la galerie d’art de la Station F-MR, un village éphémère sur le bord du canal de Lachine où sont rassemblées d’anciennes voitures MR-63 du métro de Montréal, il n’est toutefois pas question d’amasser des bonbons à Candy Crush Saga ou de se battre à mort à Fortnite. On y joue à des jeux différents, qui sont particulièrement à leur place dans une galerie d’art.

«Nous faisons souvent des jeux qui ne peuvent être commercialisés», convient Maxime Romain, un compositeur et concepteur sonore membre du collectif Flop (facebook.com/flopmtl). Quelques titres présentés à la Station F-MR sont plus traditionnels, mais d’autres sont plutôt des installations inter­actives, élaborées pour faire réfléchir le joueur.

Les jeux de cette exposition ont dans certains cas été créés pour l’occasion, mais plusieurs autres ont été choisis dans le répertoire des titres produits par les membres de Flop depuis la naissance du groupe il y a maintenant deux ans. «On a rassemblé nos jeux qui ont un attrait local, qui font penser au métro ou à Montréal», explique Philippe Grenon, un autre membre de Flop.

Le collectif a aussi mis en avant les expériences les plus nostalgiques, ce qui sied bien dans une voiture de métro obsolète. Avec Ruins, plusieurs consoles Nintendo ont ainsi été installées sur des petites télés placées pour reproduire les salons de notre enfance. On y joue à des classiques des années 1980, dans des versions sans ennemi. «En piratant Mario Bros., Metroid et Zelda, Ruins tente de renouveler l’expérience de ces classiques de la Nintendo Entertainment System en proposant de revisiter ces espaces iconiques de manière pacifique», explique la pancarte au mur.

Parler du jeu comme d’un poème
Les membres de Flop – qui rassemble généralement de 10 à 30 personnes dans ses rencontres mensuelles ouvertes à tous – n’inventent pas des jeux dans le but d’en faire le prochain succès planétaire, mais plutôt pour intellectualiser et apprécier le processus lui-même. «Le jeu vidéo, ce n’est pas que les jeux AAA industriels», lance Maxime Romain.

«Dans nos rencontres, nous nous présentons les jeux que nous avons créés dans les semaines précédentes. Le but n’est pas vraiment d’en faire la critique, mais plutôt d’en discuter, de la même façon qu’on parlerait d’un poème ou d’un film. On veut donner autant de valeur au jeu vidéo qu’à une œuvre d’art dans un musée», raconte le concepteur sonore.

Même si certains membres de Flop font partie de grands studios de jeux vidéo mont­réalais comme Eidos Mont­réal ou Ubisoft, les rencontres du collectif ne sont pas l’occasion de faire de réseautage ou de causer du côté affaires du l’industrie. «Il y a plein d’autres ressources pour ça à Montréal», rappelle-t-il.

Il ne faut en fait même pas être un créateur professionnel pour participer à Flop, ni avoir des aspirations commerciales. Tout comme il est possible de faire de la peinture à la maison sans vouloir vendre ses œuvres, on peut élaborer des jeux vidéo pour le plaisir.

Un art accessible à tous
Il ne faut en fait même pas être un créateur professionnel pour participer à Flop, ni avoir des aspirations commerciales. Tout comme il est possible de faire de la peinture à la maison sans vouloir vendre ses œuvres, on peut élaborer des jeux vidéo pour le plaisir.

Philippe Grenon en est le meilleur exemple. «J’ai une maîtrise en histoire, ça n’a aucun lien avec le jeu vidéo», admet-il. Celui-ci a commencé à créer des jeux il y a huit mois seulement. «Avec des outils comme Unity et les tutoriels sur YouTube qui couvrent tous les sujets, c’est facile d’apprendre en autodidacte, même si on ne connaît pas la programmation», estime-t-il.

Il a d’ailleurs cosigné pour l’exposition La ligne pointillée, un jeu particulièrement amusant qui s’inspire du métro de Montréal et où l’auteur de ces lignes a atteint les 500 000 points à sa première tentative.

Ceux qui souhaitent dépasser ce pointage ont jusqu’au 16 septembre pour visiter cette exposition gratuite à la Station F-MR. Une exposition qui, contrairement à ce que son nom indique, n’a rien d’un flop.

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