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L’islamophobie sous toutes ses coutures

Photo: Istock/Rawpixel

CHRONIQUE – L’islamophobie, c’est une injure qui fuse subitement dans la rue, dans un autobus, dans un restaurant, dans un magasin, dans un parc.

L‘islamophobie, c’est T. qui reçoit un crachat sur l’épaule.

L’islamophobie, c’est R. qui est insultée et pourchassée sur l’autoroute alors que ses enfants sont sur la banquette arrière de la voiture.

L’islamophobie, c’est M. qui, craignant pour la santé financière de son entreprise, se résigne à changer de nom sur ses cartes d’affaires.

L’islamophobie, c’est A. qui est refoulé à l’aéroport tandis qu’il apprend que son nom figure sur une No Fly List sans qu’il sache pourquoi.

L’islamophobie, c’est O. qui peine à trouver un logement à cause de son prénom devenu effroyablement célèbre après le 11-Septembre.

L’islamophobie, c’est lorsqu’il faut déborder de complaisance pour attester que nous sommes fréquentables.

L’islamophobie, c’est ce regard empreint de dédain, immédiatement reconnaissable pour quiconque l’a déjà subi.

L’islamophobie, c’est le soupçon d’intégrisme qui pèse sur les individus et sur les organismes.

L’islamophobie, c’est le discrédit et le salissage dont font l’objet les musulman·es qui occupent des fonctions politiques.

L’islamophobie, c’est d’exclure des femmes de leurs milieux de travail et les priver de leur gagne-pain parce qu’elles portent un voile.

L’islamophobie, c’est l’instrumentalisation de thèmes liés à la présence des musulman·es par des politicien·nes en manque de capital politique.  

L’islamophobie, c’est l’acharnement et la mauvaise foi de commentateurs médiatiques.

L’islamophobie, c’est le flou entretenu entre «musulman·e» et «islamiste».

L’islamophobie, c’est (évidemment) une tuerie dans une mosquée.

L’islamophobie, c’est cet instrument duquel bénéfice l’impérialisme pour envahir et ravager un pays.

L’islamophobie, c’est la normalisation de la torture exercée sur les prisonniers d’Abu Ghraib et de Guantanamo.

L’islamophobie, c’est le pouvoir que s’octroient des États de révoquer des droits fondamentaux pour soi-disant lutter contre le terrorisme.

L’islamophobie, c’est le refus de faire la distinction entre «critiquer une religion» et «être hostile envers celles et ceux qui pratiquent cette religion».

L’islamophobie, c’est répéter ad nauseam que l’islam n’est pas une race, et que, conséquemment, l’islamophobie n’est pas du racisme.

L’islamophobie, c’est la négation des effets de l’islamophobie.

L’islamophobie, c’est ce phénomène multidimensionnel, tentaculaire et mouvant, qui désinhibe la haine et la violence, qui altérise et déshumanise.

L’islamophobie, comme toutes les formes de racisme, nous atrophie collectivement.

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