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Olivier Jean: le défi de la ligne droite

Olivier Jean, of Repentigny, QC, skates in the men's mass start semifinal at the ISU long track speed skating world cup at the Olympic Oval in Calgary, Alberta on December 2, 2017 Photo: DAVE HOLLAND/PATINAGE DE VITESSE CANADA

Quand Olivier Jean veut quelque chose, il fait tout pour l’obtenir. Et la plupart du temps, ça fonctionne.

Après avoir fait le saut du patinage de vitesse courte piste au patinage longue piste il y a trois ans, l’athlète de Repentigny participera à Pyeongchang à ses troisièmes Jeux, mais cette fois avec sa nouvelle équipe.

Olivier Jean s’est donné tout un objectif quand il a décidé de quitter le patinage de vitesse courte piste pour embrasser le patinage longue piste: 
monter sur le podium à Pyeongchang. Les raisons de ce changement?

Il avait besoin de nouveaux défis, et l’annonce, en 2015, de l’ajout du départ groupé au programme de patinage de vitesse longue piste aux prochains JO.

«Ce qui est intéressant, avec les départs groupés, c’est que 16 athlètes se retrouvent sur la ligne de départ et doivent faire une course de stratégie individuelle et d’équipe avec des attaques, des échappées et des sprints, explique le patineur, joint au téléphone aux Pays-Bas. Les départs solitaires en longue piste et patiner contre la montre, ça ne m’intéressait pas.»

«À l’âge que j’ai, je connais mon corps, je sais ce qui fonctionne pour lui et ce qu’il faut faire pour l’amener là où je souhaite l’amener.»

Ayant évolué pendant plusieurs années en courte piste, où il avait l’habitude des départs groupés, Olivier partait donc avec une longueur d’avance dans cette nouvelle aventure.

«En courte piste, il y a beaucoup de contacts, on est côte à côte, épaule à épaule, donc pour moi, être dans un peloton, ce n’est pas stressant, souligne-t-il. J’avais beaucoup d’expérience dans les virages, les stratégies de course, les lectures de course, le positionnement dans les pelotons, la gestion des accrochages.»

Le plus grand défi du patineur de 33 ans a plutôt été de maîtriser sa technique dans les lignes droites, ce à quoi il a dû s’atteler pour se retrouver au même niveau que les athlètes de patinage longue piste.

«C’est encore quelque chose sur quoi je travaille tous les jours, dit-il. En courte piste, on ne patine presque jamais en ligne droite. On fait deux trois petites poussées et on retourne dans un virage. Il faut que j’arrive à être bon et efficace et à automatiser le tout dans mon corps pour qu’en état de fatigue ou de stress dans une compétition, je sois capable de bien performer sans avoir à penser à ma technique.»

Celui qui a remporté la médaille de bronze aux Championnats du monde de patinage de vitesse longue piste en départ groupé en 2017 et une médaille d’or à Vancouver en 2010 au relais 5 000 m est 
détendu à l’approche de ses troisièmes Jeux olympiques.

«En ayant obtenu ma place pour Pyeongchang, ça confirme que j’ai fait le bon choix. Quand j’ai pris la décision de changer pour le longue piste, j’ai eu un appui extraordinaire de la part de Patinage de vitesse Canada. La plupart des réactions de mes coéquipiers ont été positives. Plusieurs se sont dit: “De toute façon, Jean, il fait toujours ce qu’il veut!” rapporte Olivier, en riant. J’ai aussi reçu un bel accueil de l’équipe canadienne de longue piste qui, elle, s’entraîne à Calgary. Comme je ne suis pas vraiment nouveau dans le sport, j’apporte beaucoup d’expérience de la compétition à l’équipe et une attitude positive.»

Et quel sera le défi d’Olivier Jean après Pyeongchang? «Je ne sais pas, avoue-t-il. Je vais continuer à patiner l’an prochain, c’est certain. Je vais avoir 
34 ans, et c’est plutôt vieux pour un athlète. Je suis plus en fin de carrière, mais comme je suis en super forme, je vais voir si j’aime encore patiner après l’année prochaine.»

Le secret d’Heerenveen

Depuis novembre 2016, Olivier Jean s’entraîne à Heerenveen. Qu’est-ce qu’il y a dans cette ville du nord des Pays-Bas? Une équipe professionnelle de patineurs de longue piste qui participent à des courses de marathon très populaires pendant lesquelles 60 patineurs prennent part à un départ groupé et complètent 125 tours.

«C’est le seul endroit au monde où il y a ce genre de course. Je suis le seul de l’équipe canadienne ici, mais la majorité des meilleurs patineurs de longue piste s’entraînent ici: les Néerlandais Bob de Vries, Jorrit Bergsma et Irene Schouten ou encore l’Américaine Heather Richardson-Bergsma.»

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