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Coupe du monde: La réussite de la jeunesse française

MOSCOW, RUSSIA - JULY 15: Hugo Lloris of France lifts the World Cup trophy to celebrate with his teammates after the 2018 FIFA World Cup Final between France and Croatia at Luzhniki Stadium on July 15, 2018 in Moscow, Russia. (Photo by Shaun Botterill/Getty Images) Photo: Getty Images

Jamais la France n’a entamé une Coupe du monde avec un effectif aussi jeune. Le deuxième en Russie en ce qui concerne l’âge, avec une moyenne de 26 ans. Rarement la France ne s’est présentée à un Mondial avec un groupe aussi talentueux que celui-ci.

Pourtant, alors que Didier Deschamps et ses joueurs préparaient cette Coupe du monde russe, nombreux étaient les observateurs qui croyaient que le pilote français amenait ces «gamins inexpérimentés» à l’abattoir, lui prédisant un désastre assuré.

Le manque d’expérience semblait alors être considéré comme une tare que tout le talent du monde ne pouvait compenser.

«Je ne fais pas une sélection en fonction de la date de naissance, avait par ailleurs dû expliquer Deschamps, alors qu’on remettait en question ses choix lors de la présentation de sa liste des 23. Dans les deux ans qui ont suivi la compétition [l’Euro 2016], j’ai fait en sorte d’incorporer des jeunes et aujourd’hui, je continue de leur faire confiance.»

C’est donc avec pas moins de 14 joueurs qui allaient disputer une première Coupe du monde, dont un, Kylian Mbappé, qui avait soufflé sa 19e bougie 6 mois plus tôt, que la France a entrepris sa route vers le pays des tsars, le 10 juin dernier.

À titre comparatif, parmi les grosses cylindrées qui ont sous-performé à cette Coupe du monde, l’Espagne (28,5), le Brésil (28,6) et l’Argentine (29,3) sont dans le top 10 des effectifs les plus âgés, tandis que l’Allemagne, malgré une moyenne d’âge de 27,1 ans, possédait un des effectifs les plus expérimentés du tournoi, moyennant 40 sélections.

Je n’insinue pas ici qu’il s’agit d’un lien de cause à effet direct, mais dans les cas précis de l’Argentine et de l’Allemagne, on peut se rendre compte, a posteriori, qu’on était tombés amoureux des noyaux de 2014 et que le statu quo aura, d’une façon ou d’une autre, été fatal pour ces deux sélections en Russie.

Comme quoi la continuité, c’est important, mais savoir apporter une bonne dose de fraîcheur d’un Mondial à un autre, ce l’est tout autant. Expérience veut aussi parfois dire traumatismes, charges émotionnelles négatives, bagages toxiques… d’où l’importance de savoir sortir du confort décisionnel, comme Deschamps l’a si bien fait.

La réussite de cette jeune France, avec un incroyable porte-étendard comme Mbappé, pourrait changer les perceptions, ou du moins provoquer une discussion, quant à la réelle valeur de l’expérience dans ce type de tournoi. Les joueurs arrivent de mieux en mieux préparés et, sans jeter le bébé avec l’eau du bain, les sélectionneurs de nations reconnues pour leur volume de développement auraient tout intérêt à les intégrer plus rapidement à leurs équipes nationales majeures.

S’il y a qu’une leçon à retenir de cette Coupe du monde, c’est qu’on doit prendre les certitudes du passé, le poids de l’histoire, avec une réserve de plus en plus importante.

À l’image du monde, le foot change d’une manière fulgurante et ceux qui s’accrocheront trop aux acquis ne seront pas en mesure de suivre le train.

Aujourd’hui, ce train, c’est la France de Didier Deschamps qui le mène!

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