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Lapierre croit encore au potentiel de Bouchard

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Contrairement à certaines années passées, Eugène Lapierre n’avait pas de record d’assistance à annoncer lors de son post-mortem de la Coupe Rogers dimanche midi. Par ailleurs, il a dû s’attarder sur le statut du tennis féminin à travers le monde, et sur Eugenie Bouchard, en qui il continue de croire malgré ses difficultés à se remettre en marche depuis sa percée mondiale en 2014.

Le directeur de la Coupe Rogers n’avait pas les chiffres officiels au moment de rencontrer les médias, mais il estimait que l’assistance totale avoisinera les 170 000 spectateurs, soit quelque 5000 de moins que la marque pour le volet féminin du tournoi.

Selon Lapierre, deux séances perturbées par la pluie, celles de lundi soir et de mercredi soir, lui ont fait réaliser que la marque d’environ 175 000 spectateurs ne serait pas atteinte.

«J’aurais souhaité battre le record d’assistance. On va s’approcher de 170 000, mais on a eu deux séances qui ont été fortement touchées par la pluie. Déjà mercredi, je me disais que ça ne serait pas possible, que ça serait difficile», a admis Lapierre.

En plus des intempéries, Lapierre a laissé sous-entendre dans son bilan que le tennis féminin vit peut-être un certain creux de vague au chapitre de ses têtes d’affiche, surtout si l’on compare à l’époque des Steffi Graf et des Monica Seles au tournant des années 90.

«Il y a certaines séances, quand ce ne sont pas les grandes têtes de série, qui attirent un peu moins. Ce n’est pas un problème nécessairement du tournoi lui-même, c’est plus le problème de tennis féminin qu’on essaie de vendre. On a le meilleur résultat d’un tournoi du tennis féminin pour une semaine dans le monde. Il reste que, moi personnellement, j’aimerais qu’on fasse mieux» a noté Lapierre.

L’une de ces têtes d’affiche aurait pu être Bouchard, sauf qu’elle n’a joué qu’un seul match en simple durant la semaine. Elle a mieux fait en double avec sa bonne amie Sloane Stephens, atteignant les quarts de finale, et avec qui elle a semblé avoir du plaisir sur le court.

«De ce côté-là, ce qu’il faut analyser, c’est plus une question de vedettariat, de ‘stardom’, a observé Lapierre. (…) Il faut que tu aies les joueuses. Il faut qu’il y en ait qui se démarque sur le terrain. Il n’y a pas de secret. À un certain moment, la WTA pensait vraiment avoir le ‘jackpot’ avec Eugenie Bouchard. Je me souviens d’avoir parlé avec Stacey Allaster, qui était pdg de la WTA, et qui me disait qu’Eugenie peut faire quelque chose qui va mettre le tennis féminin sur la ‘mappe’. Ça prend des personnalités un peu de ce calibre-là. Malheureusement, Eugenie a baissé au classement, tout le monde souhaite qu’elle revienne à son niveau.

«Quand je disais que c’est une question de ‘stardom’, c’est ça que le public veut voir, a ajouté Lapierre. Dans les années 90, il y avait Steffi Graf, Monica Seles, les soeurs Williams arrivaient, (Martina) Navratilova jouait toujours, (Amélie) Mauresmo, Mary Pierce, (Jennifer) Capriati, nommez-les. Chaque fille du top-10 avait une histoire incroyable à son nom. Ça, on ne peut pas contrôler ça. Ça ne se fabrique pas nécessairement. On va laisser le sport faire son travail, et j’ai confiance que le tennis féminin va retrouver sa popularité d’il y a quelques années.»

En plus de ses difficultés à gagner des rangs au classement de la WTA, Bouchard a quelques fois donné l’impression de s’ennuyer lors de ses rencontres avec les journalistes au cours de la semaine. Vendredi soir, sa conférence de presse a duré à peine quatre minutes, en incluant les questions en français et en anglais.

La situation a été soulevée lors du bilan. À ce sujet, Lapierre s’est abstenu de commenter. Ce qu’il dit constater, cependant, c’est le fait que Bouchard continue d’avoir un grand pouvoir d’attraction auprès des jeunes et du public.

«Je n’ai pas de commentaires à faire ou d’opinions particulières à émettre sur les comportements des joueurs. On connaît Eugenie. Ce que je vois, c’est qu’elle a un potentiel énorme de marketing, incroyable pour le sport. Et moi, j’aime ça voir ça. C’est sûr que j’aimerais mieux qu’elle aille plus loin dans le tournoi. Le fait qu’elle soit là, c’est bon pour le tennis.

«Quand tu demandes aux petites filles de 5 ou 6 ans qu’on amène sur le terrain qui est leur joueuse préférée, neuf sur dix vont dire Eugenie Bouchard. Je pense que c’est bon. On va juste souhaiter qu’elle revienne, car elle nous montre des petits flashs de brillance. Dans son match qu’elle a perdu cette semaine, pendant 20 minutes, elle a joué pour sortir cette fille-là (la Belge Elise Mertens) sur le terrain en moins d’une heure. Et tout à coup, elle retombe. Je pense qu’elle a le potentiel et qu’elle va revenir. Et pour le reste, ce sera Eugenie Bouchard.»

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