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Tennis: les entraîneurs font jaser à Singapour

Frank Franklin II / The Associated Press Photo: Frank Franklin II / The Associated Press

SINGAPOUR — Monica Seles n’est pas chaude à l’idée que les entraîneurs puissent conseiller leurs athlètes pendant les matchs. Lindsay Davenport peut en apprécier les avantages. Jennifer Capriati se trouve exactement à mi-chemin.

Les trois grandes du tennis féminin ont pris part à une conférence de presse en marge des Finales de la WTA, lundi, afin de discuter de ce sujet qui a fait les manchettes depuis que Serena Williams a été pénalisée pour avoir profité des conseils de son entraîneur pendant les Internationaux des États-Unis.

La WTA permet de façon limitée les interventions des entraîneurs pendant les matchs depuis 2008, tandis que le circuit masculin et les tournois du Grand Chelem l’interdisent toujours.

«Comme ex-joueuse, je n’aime pas ces interventions pendant les rencontres, a déclaré Seles. Je pense qu’à titre de joueurs au plus haut niveau possible, vous devriez être en mesure de penser de vous-même. Mon père me disait deux choses avant d’aller sur les courts: bouge tes pieds et pense.»

Patrick Mouratoglou, l’entraîneur de Williams, a mis en ligne la semaine dernière une lettre en appui aux interventions pendant les matchs. Il a admis avoir signalé à Williams de s’avancer dans les courts dans sa défaite face à Naomi Osaka, mais l’Américaine a toujours nié avoir vu son geste. Elle n’a d’ailleurs jamais recours à son entraîneur pendant les rencontres sur le circuit de la WTA.

«Les conseils d’entraîneur font partie intégrante des performances sportives, Mouratoglou a écrit. En l’empêchant, on envoie le signal que ce doit être caché ou c’est honteux.»

Davenport estime qu’il y a des avantages à prodiguer des conseils en plein duel, mais qu’il y a également des inconvénients.

«Il faut aussi se demander s’il ne s’agit pas d’un avantage pour les meilleurs joueurs. Qu’advient-il des joueurs, disons qui sont classés 60e ou plus bas, et qui n’ont pas les moyens d’avoir un entraîneur chaque semaine avec eux?», s’est-elle demandé.

Capriati n’est pas entièrement convaincue, mais elle n’est pas contre.

«D’un côté, je me dis que si vous avez besoin d’un entraîneur à ce moment, vous êtes un peu perdu. D’un autre, je me dis qu’en certaines occasions, pour moi, ça aurait fait toute la différence du monde.»

Sascha Bajin, partenaire d’entraînement de Williams pendant huit ans, est maintenant l’entraîneur d’Osaka. S’il n’est pas un adepte de ce concept, il a tout de même visité sa protégée, qui a requis sa présence pendant son match contre Sloane Stephens, lundi.

«Quand j’ai commencé le tennis, c’est parce que mes parents voulaient m’apprendre à résoudre des problèmes seul, a dit Bajin. Ce que je trouve beau du tennis, c’est que vous êtes seul pour résoudre vos problèmes.»

Pour Raemon Sluiter, ex-joueur du top-50 qui est maintenant l’entraîneur de Kiki Bertens, la présence des entraîneurs sur le court n’est pas intéressante pour les spectateurs.

Du point de vue du tennis féminin, vous voulez montrer que ces joueuses sont des femmes fortes. Je pense qu’en plusieurs occasions, quand les entraîneurs viennent sur le court, ce n’est pas pour aider, mais pour servir d’ambulance.»

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