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Kuziemski veut profiter de l'inactivité de Pascal

MONTRÉAL – Peu de gens croient Aleksy Kuziemski capable de battre Jean Pascal, vendredi soir au Centre Bell. Y compris, semble-t-il, Kuziemski lui-même.

Mais il y a une planche de salut à laquelle s’accroche le boxeur polonais de 35 ans: l’inactivité de 19 mois de son opposant lavallois.

Kuziemski (23-4-0, 7 K.-O.), qui n’est pas un cogneur, entend donc profiter du fait que Pascal (26-2-1, 16 K.-O.) sera sûrement rouillé pour remporter les premiers rounds du combat qui en comptera 10. Il espère ainsi prendre une bonne avance aux points et se forger une victoire par décision.

«Il sera effectivement important de prendre une bonne avance au score, même si ce sera difficile de le faire», a déclaré Kuziemski, mercredi, en marge de la conférence de presse visant à mousser le gala qui mettra également en vedette David Lemieux, Eleider Alvarez et Kevin Bizier.

«Nous comptons sur le fait que les juges seront justes.»

Pascal a reconnu qu’il préconisera une approche initialement prudente, tout en visant une victoire éclatante.

«Je vais m’ajuster au fur et à mesure, a-t-il dit. Si je sens que je suis rouillé, je vais être plus relaxe en attendant que la rouille disparaisse.

«Mais si j’ai une occasion de passer le K.-O., je ne vais pas la manquer. Je ne suis pas payé à l’heure, alors plus vite ça ira, mieux c’est», a noté Pascal, qui compte impressionner afin de préparer la table pour le combat qui l’attend contre le champion WBC des mi-lourds Chad Dawson, au mois de mars prochain.

Selon le Québécois de 30 ans, les amateurs verront «un Jean Pascal 2.0» sur le ring. Il a dit avoir profité de sa longue pause pour revenir aux sources et reprendre plusieurs des bonnes habitudes qu’il avait en début de carrière… et qu’il avait abandonnées lors des combats contre Adrian Diaconu et Bernard Hopkins.

«On a repris ces petits trucs-là, on a assemblé ça et on les a améliorés», a souligné Pascal, qui a quand même affiché un certain respect à l’endroit de Kuziemski, en relevant le fait que de tous ses adversaires jusqu’ici, l’ancien olympien est le boxeur qui a eu la plus belle carrière chez les amateurs.

«Je m’attends à un jeu d’échecs. Si je commence à donner des coups larges, il va probablement essayer de passer en-dessous avec quelques uppercuts. Ce sera important pour moi d’être concentré du début à la fin.»

«Kuziemski n’est pas du genre à s’énerver parce qu’il perd un round, a quant à lui noté Marc Ramsay, l’entraîneur de Pascal. Il fait tout bien, mais rien qui sort de l’ordinaire. Jean a un bon avantage au niveau de la vitesse et de la force physique, et ce sera à lui de bien l’exploiter.»

Malgré quelques élans de politesse, il était clair lequel des deux était le mâle dominant, mercredi, pendant la conférence de presse.

«Bienvenue dans ma ville, Pascal a-t-il commencé par lancer en anglais, à l’intention du clan Kuziemski. Je suis le patron de cette ville, alors si vous avez besoin de quelque chose, laissez-moi savoir.»

Et lors du traditionnel face-à-face, il a fallu que Pascal lui fasse signe de la main de s’approcher davantage pour que Kuziemski ose se placer à quelques pouces seulement de l’ancien champion des mi-lourds.

L’ex-champion d’Europe a déclaré pendant son discours qu’il promettait de faire de son mieux afin d’«essayer de gagner». Il a ensuite dit qu’il était «très difficile» de trouver des défauts à Pascal.

«La clé, ce sera d’être plus intelligent que lui, a avancé Kuziemski. Pour l’instant je n’ai pas de plan précis, mais une fois dans le ring, je vais savoir quoi faire. C’est sûr que je ne vais pas chercher à échanger coup pour coup.»

Le gérant de Kuziemski, Robert Krzak, a toutefois laissé entendre qu’il ne fallait pas se laisser berner par l’humilité apparente de son protégé.

«Il y a des boxeurs qui parlent en Pologne, mais Aleksy n’appartient pas à ce groupe», a indiqué Krzak, qui a servi d’interprète pour Kuziemski.

Si on peut se fier à son visage de dur, il faut s’attendre à ce que Kuziemski soit moins timide dans le ring.

«On ne sait jamais en boxe. Peut-être qu’il vient de connaître le meilleur camp d’entraînement de sa vie, alors ça peut faire une différence», a prévenu Pascal.

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