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Impact: le fond avant la forme

Arcadio Marcuzzi

Contre toute attente, et malgré un début de saison rempli d’embûches, petites et grandes, l’Impact de Montréal se trouve à égalité avec DC United au premier rang de l’Est après 10 matchs – on ne boudera pas notre plaisir en s’embarrassant de bris d’égalité à ce stade de la saison…

Le plus récent succès de la troupe de Rémi Garde, 1 à 0 devant le Fire de Chicago, samedi dernier au stade Saputo, était aussi le cinquième jeu blanc à ses six dernières sorties. Une étanchéité remarquable, qui s’avère particulièrement vitale en l’absence de l’as offensif de l’équipe, Nacho Piatti, qui a raté les sept derniers matchs des siens, ennuyé par une blessure au genou qui semble s’éterniser.

Si la tenue du onze mont­réalais est loin d’être flamboyante – bon nombre de supporters n’hésitent d’ailleurs pas à critiquer ce style plutôt terne –, il est difficile de faire abstraction des circonstances atténuantes qui poussent Garde à faire preuve d’un pragmatisme tactique aussi inflexible. De nature très cartésienne, le pilote français connaît bien les forces de son effectif, mais il est surtout conscient de ses limitations.

Il ne faut pas se leurrer : sans Piatti, avec Saphir Taïder, l’autre joueur désigné, encore loin de son meilleur niveau, et 8 de ses 10 premiers matchs disputés sur la route, la fiche actuelle du Bleu blanc noir mérite le plus grand respect. Si la forme peut en effet laisser tout amateur de beau foot sur sa faim, le fond est quant à lui digne d’admiration.

Un autre facteur déterminant de ce premier tiers de saison positif est sans contredit la capacité qu’a ce vestiaire de se regrouper lorsque l’adversité frappe, ce sentiment de «nous contre le monde», qui est palpable quand on côtoie le groupe.

«Ce n’est un secret pour personne que Montréal est un marché isolé et c’est perçu ainsi par la MLS. On le voit dans la manière dont nous sommes traités, plaidait Daniel Lovitz, après le déplacement extrêmement compliqué en Nouvelle-Angleterre, la semaine dernière. Nous devons utiliser cela à notre avantage, comme motivation.­»

L’Américain a même renchéri, précisant qu’il s’agit d’une réalité qu’il connaissait bien avant de se joindre à l’Impact, alors que chez certaines équipes les choses se passent «plus facilement». On devine que ses propos ne se limitaient pas à la logistique, et que l’arbitrage au sens large et les décisions disciplinaires rétroactives étaient aussi visés.

En raison de cette attitude, d’un calendrier autrement plus équilibré au cours des prochains mois, d’un éventuel retour de Nacho – on se croise les doigts pour qu’il advienne plus tôt que tard – et d’une profondeur inédite, propulsée par l’excellente tenue des jeunes, la marge de progression de cette équipe a de quoi enthousiasmer le plus exigeant des partisans.

Selon des statistiques compilées par la firme Opta Sports, aucune équipe de la MLS n’a fait mieux à domicile que les huit blanchissages récoltés par l’Impact depuis juin dernier.

Durant cette période, les Montréalais ont maintenu une moyenne de 2,5 points par match à domicile, un sommet dans le circuit Garber.

Puisque 15 des 24 matchs restants seront disputés au stade Saputo – qu’on peut qualifier sans la moindre exagération de «forteresse» –, l’Impact est dans une excellente position pour la suite des choses.

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