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La sérénité retrouvée de Roberto Luongo

SUNRISE, États-Unis – Roberto Luongo a retrouvé en Floride un quelconque anonymat et une quiétude qui ne sont sûrement pas étrangers au succès qu’il connaît chez les Panthers. C’est un contraste, en tout cas, avec les années tumultueuses qui ont marqué la fin de son association avec les Canucks de Vancouver, en mars dernier.

Une preuve de cette sérénité renouvelée: Luongo verse moins dans l’autodérision sur son compte Twitter non-officiel (@Strombone1). Il faut dire qu’il serait bien mal venu de faire dans la goguenardise cette saison, lui qui est un rouage important de l’envol inattendu qu’ont pris les Panthers.

«Je me sens bien. Ma technique n’a jamais été autant au point en carrière qu’elle l’est cette saison», avance le gardien âgé de 35 ans en entrevue à La Presse Canadienne.

Les chiffres lui donnent raison: 14 victoires en 27 sorties, moyenne de buts accordés par match de 2,36 et taux d’efficacité tirs-arrêts de 91,2 pour cent. Des statistiques qui le placent dans le premier tiers des gardiens de la LNH.

Avec 40 points de classement, les Panthers sont au plus fort de la lutte dans l’Association Est. Avant lundi, ils occupaient le neuvième rang à six points du Canadien en cinquième place. Les deux équipes en viennent aux prises à Sunrise, mardi.

L’entraîneur des Panthers, Gerard Gallant, attribue une grande part de mérite aux vétérans comme Luongo pour le bon encadrement qu’ils fournissent aux jeunes prometteurs — les Nick Bjugstad, Aleksander Barkov, Jonathan Huberdeau, Aaron Ekblad et autres.

Luongo dit retirer beaucoup de satisfaction à s’acquitter de la tâche de «grand frère» et il minimise l’importance du changement de décor comme étant le principal facteur de son bon rendement.

«Ce n’est pas une affaire d’environnement pour moi, ça n’a rien à voir, insiste le Montréalais, qui a lancé sa carrière dans l’uniforme des Panthers en 2000-01 et qui a épousé une fille de la Floride en 2005. La pression vient de soi-même, peu importe la ville où vous jouez. Je veux ‘performer’. Je veux gagner. Ça ne change jamais.»

Il reconnaît tout de même que les années difficiles de Vancouver lui ont enseigné à mieux gérer les situations chaotiques à l’extérieur de la glace.

«Je pense avoir fait du bon travail à ce chapitre à Vancouver, argue-t-il. J’ai beaucoup appris au cours des dernières années, surtout à rester positif et à garder une bonne attitude.»

L’humour à la rescousse

Il a réussi à se forger une carapace grâce à l’humour. Un humour caustique insoupçonné chez lui, qui lui a permis de désamorcer plusieurs situations tendues. Entre autres, au moment où il s’est retrouvé au centre d’une controverse de gardiens avec Cory Schneider, qui a finalement été échangé comme lui.

«(La dédramatisation) a un peu été l’objectif, admet-il, en évoquant la création d’un compte Twitter sous le couvert de l’anonymat à l’été 2011, peu après la défaite crève-coeur des Canucks en finale de la Coupe Stanley. Je traversais une période difficile dans ma carrière. Mais je me disais que ce n’était quand même pas la fin du monde, que j’étais un joueur de la Ligue nationale et que j’étais privilégié de faire ce que j’aime. Parfois, nous vivons dans une bulle. Les choses prennent des proportions exagérées. Mais au bout du compte, ce n’est pas si pire et nous ne sommes pas à plaindre.»

Celui qui écoule la cinquième saison d’un contrat d’une durée de 12 s’élevant à 64 millions $US insiste sur le caractère anonyme de @Strombone1, qui fait les délices de 437 000 abonnés, même si tout le monde l’a démasqué depuis longtemps.

«De gérer un compte non vérifié me donne plus de liberté. J’affectionne le sarcasme, c’est mon genre d’humour. J’aime le travail de plusieurs humoristes, mais pas d’un seul en particulier.»

Luongo fait aussi beaucoup dans l’autodérision parce qu’il a compris que les gens sont moins enclins à être sur le dos d’une personne qui se moque de ses propres travers.

«Le monde ne peut pas te tomber dessus quand tu ris de toi-même», relève-t-il.

Plus important, il a réalisé que l’humour est le remède tout indiqué pour lui quand les choses ne tournent pas rondement.

«Peu importe, que ce soit en finale de la Coupe Stanley ou des Jeux olympiques, ou au cours d’une mauvaise séquence, vous devez avoir du plaisir à jouer, résume-t-il. C’est (l’humour) habituellement la recette qui me permet de retrouver le plaisir quand ça va mal. Dès que je recommence à avoir du ‘fun’ et que je repousse tout ce qui est négatif, les choses vont mieux.»

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