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Le FBI à la rescousse des victimes de Quadriga

Le siège social du FBI sur l'avenue Pennsylvania Photo: iStock/Getty Images/krblokhin

Nouvelle scène d’action dans la saga financière. Plusieurs bureaux d’enquêtes criminelles américains viennent de se lancer à leur tour dans la «chasse au trésor de Quadriga», la cryptobourse canadienne dont l’effondrement aurait englouti près de 200 millions $ de fonds appartenant aux clients.

Dans le cadre d’une enquête fédérale, le Federal Bureau of Investigation (FBI) a d’ailleurs publié un questionnaire pour identifier les victimes potentielles et s’engage à leur fournir informations ou assistance. La liste des questions interpelle notamment sur la quantité d’argent que l’utilisateur avait au 31 janvier de cette année. Il demande ensuite si la victime potentielle possédait des enregistrements de transaction, des adresses de dépôt ou de portefeuille, et si elle avait déjà envoyé ou reçu des fonds via un compte bancaire basé aux États-Unis.

Le FBI, mais aussi la Gendarmerie royale du Canada, se seraient penchés sur l’implosion de Quadriga depuis le mois de mars dernier afin d’en déterminer plus précisément les circonstances exacte, selon le site du magazine Fortune.

Rappelons que depuis avril 2018, soit huit mois avant que le cofondateur de la plateforme, Gerald Cotten, ne meure secrètement lors d’un voyage caritatif en Inde et emporte avec lui les codes d’accès à la fortune des 115 000 clients, les avoirs en cryptos de l’entreprise ont été inexplicablement vidés.

Le patron de la cryptobourse américaine Kraken, qui a indiqué que son équipe de conformité était en contact avec le FBI et la GRC, soutient que Quadriga n’a pas suivi le protocole de sécurité veillant à déposer les fonds sur des portefeuilles hors-ligne (cold wallets). Au contraire, Jesse Powell rejoint la thèse selon laquelle une personne a transféré les actifs de Quadriga vers des portefeuilles connectés d’autres cryptobourses.

Il estime à ce propos que les enquêteurs des États-Unis et du Canada pourraient en apprendre davantage sur ce qui s’est passé en envoyant des assignations à comparaître à ces plateformes d’échanges qui auraient reçu les fonds de Quadriga au moment de son implosion.

La firme de conseil Ernst & Young, contrôleur mandaté par la justice néo-écossaise, avait justement remonté la trace de comptes utilisateurs créés artificiellement par quelqu’un de Quadriga sous divers alias sur d’autres cryptobourses. Mais très peu s’étaient montrées collaboratives.

En février dernier, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario avait reconnu examiner les affaires concernant Quadriga «étant donné les dommages potentiels pour les investisseurs ontariens», mais ce mardi, l’autorité a refusé de commenter le sujet, relaye l’agence Bloomberg.

«Je pense que vous devez amener la famille, le personnel et les actionnaires dans une pièce pour quelques heures d’interrogatoire afin de faire toute la lumière», avait affirmé le PDG de Kraken.

Étant donné qu’un juge de la Nouvelle-Écosse a prolongé jusqu’au 28 juin prochain la protection contre ses créanciers de Quadriga, l’histoire pourrait encore réserver des surprises. Il sera finalement difficile de démontrer la disparition de ces centaines de millions de dollars tant, pour reprendre l’analyse d’EY, interviennent divers éléments contradictoires dans cette «comptabilité de mauvaise qualité».

 

 

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