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Plexcoin : «L’AMF contourne la loi avec Raymond Chabot»

Décrypto a recueilli le témoignage de Dominic Lacroix, le «présumé coupable» de fraude financière que les gendarmes boursiers canadien et américain n’ont toujours pas condamné. Que vit-il ? Comment le vit-il ? L’entrepreneur québécois derrière la polémique cryptomonnaie Plexcoin porte de lourdes accusations à l’encontre d’un système judiciaire qui l’«asphyxie de façon malhonnête».

Alors qu’il a été débouté à ce sujet par la Cour supérieure en septembre dernier, Dominic Lacroix n’en démord pas: il est victime d’un jeu de dupes depuis que ses actifs sont passés sous le contrôle d’un administrateur provisoire.

Suivant une demande de l’AMF faite en pleine enquête, l’étude Raymond Chabot a été chargée de gérer certains biens appartenant au créateur du Plexcoin. Mais cet administrateur peut aussi assigner une personne à comparaître, l’interroger, requérir des documents et même punir pour outrage au tribunal. Ce que Dominic Lacroix a appris à ses dépens lors d’une nuit que l’homme d’affaires n’oubliera pas de sitôt.

«Moi et ma conjointe étions couchés quand quelqu’un cogna à la porte. C’était un huissier. Une visite à 23h, le 5 juillet 2018. Normalement, les huissiers ont des heures à respecter. Ils ne peuvent pas venir si tard le soir alors c’était étrange », concède-t-il.

On lui remet en mains propres un document «d’environ 2000 pages», dixit Lacroix, et en moins de temps qu’il faut pour le dire, la rue face à son habitation se remplit d’une dizaine de véhicules de police.

Les gens de chez Raymond Chabot Administrateur provisoire (RCAP) entrent alors dans sa maison et commencent à fouiller partout, saisissant tout ce qu’ils croisent sur leur passage (smartphone, ordinateurs, argent de poche, etc.).

«Après un an et demi d’enquête et toujours aucune avancée, l’AMF a réussi à contourner la loi et à nommer un administrateur provisoire dans le dossier. Ils ont choisi la firme Raymond Chabot qui était encore mon comptable à l’époque», s’étonne Dominic Lacroix, comprenant que tout ce cirque était annoncé dans la brique qu’il venait de recevoir.

La perquisition durera jusque 3h du matin ce jour-là. Mais les hostilités ne touchaient pas à leur fin puisque le créateur du Plexcoin était attendu au tribunal à 9h le jour même.

Doté de pouvoirs élargis et de l’immunité, Raymond Chabot a le droit de saisir n’importe quoi, n’importe où, n’importe quand. «Les pouvoirs qu’ils ont reçus sont immenses, cela ne s’est jamais vu», juge l’entrepreneur suspecté.

Sans compter

Dominic Lacroix en a déjà fait part à un juge, qui lui ne l’entendait pas de cette oreille, mais l’implication de Raymond Chabot pose «deux énormes problèmes».

Premièrement, les enquêteurs de RCAP étaient susceptibles d’être au courant de tous ses avoirs, tous ses projets, la firme Raymond Chabot l’ayant aidé à créer plusieurs de ses entreprises.

«Ils ont même pris part à la réunion d’orientation que j’ai faite avant de lancer le projet PlexCoin. Ils étaient présents avec mes avocats, ils savaient tout. Ceci est un énorme problème de conflit d’intérêts. Ils n’avaient pas le droit d’accepter le mandant de l’AMF en raison des liens qui nous unissaient. C’est extrêmement grave», signale Dominic Lacroix.

Deuxièmement, le créateur du PLX indique que l’AMF a saisi plus de 9 millions de dollars provenant des acheteurs de PlexCoin, ce qui semble amplement suffisant pour rembourser la totalité auprès des investisseurs intitiaux.

«Pourtant, ils continuent depuis deux ans à essayer de trouver encore plus d’argent, ils fouillent et fouillent! Le problème? C’est que Raymond Chabot a été autorisée à faire son enquête, à engager le nombre de gens et de spécialistes qu’il voulaient, et tout ça en se payant à même les sommes saisies», s’inquiète Dominic Lacroix, au moment où les dépenses ont déjà dépassé 1,5 million de dollars.

Et l’enquête n’est pas finie.

 

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