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Mise à l’essai de Far Cry 5 : plus de hauts que de bas

Un monde ouvert plus grand et plus amusant que jamais, un format débarrassé de ses corvées et un ensemble éclectique de personnages secondaires : il y a beaucoup de bonnes choses dans Far Cry 5. Un sujet mal exploité et un rythme inégal empêchent toutefois le titre d’Ubisoft Montréal d’atteindre son plein potentiel.

Après les îles tropicales de Far Cry 3 et les montagnes himalayennes de Far Cry 4, la populaire franchise d’Ubisoft Montréal se rapproche de la maison et visite l’Amérique profonde, alors qu’un culte militarisé prend d’assaut une région du Montana et la coupe du monde extérieur. Comme toujours dans Far Cry, les méchants sont ici les véritables vedettes. Le prophète Joseph Seed est de la trempe des Vaas et Pagan Min des jeux précédents, et ses frères et sœurs permettent de mettre la famille Seed à l’avant-plan tout au long de l’aventure, surtout si vous vous concentrez sur la mission principale.

Far Cry 5 est un modèle de monde ouvert. Hope County est immense, visuellement superbe, et on peut l’explorer au rythme qui nous convient, dans l’ordre de notre choix. La carte est divisée en trois sections, chacune sous l’emprise d’un lieutenant de Joseph Seed. Les missions qui nous sont proposées afin de libérer le Montana sont variées, et on ne se sent plus forcé d’effectuer des corvées comme dans les titres précédents (grimper dans une tour pour découvrir une partie de la carte, par exemple).

On peut aussi toujours prendre les peaux des animaux que l’on tue et ramasser des plantes médicinales, mais il n’est pas nécessaire de se transformer constamment en chasseur-cueilleur comme lors des précédentes aventures.

La plus grande nouveauté de Far Cry 5 est toutefois l’arrivée de mercenaires, qui se joignent à notre cause au fil de l’histoire. Ceux-ci ajoutent de l’humour au jeu et même une certaine dose de stratégie, puisque chacun est doté de ses forces et faiblesses. Un pilote d’avion peut ainsi nous aider à bombarder une cible, mais est inutile dans les bâtiments, tandis qu’un cougar excelle pour tuer des ennemis sans se faire voir, mais est sans intérêt quand il faut faire exploser des camions. Les mercenaires font de Far Cry 5 un jeu vivant, où l’on ne se sent jamais vraiment seul.

Et pour être encore moins seul, il est même possible de jouer à Far Cry 5 en mode coopératif, en invitant des amis dans sa partie. Le jeu d’Ubisoft intègre aussi un mode arcade, qui permet de jouer en solo, coop ou multijoueur dans des cartes crées par la communauté. Il faudra attendre de voir comment Far Cry 5 Arcade évoluera, mais le potentiel est là avec cette ancienne formule remise au goût du jour.

Des défauts importants

Malheureusement, les défauts de Far Cry 5 sont aussi importants. Le jeu offre notamment un niveau de difficulté inégal. Les mercenaires qui nous accompagnent sont par exemple trop puissants (j’ai complété certaines missions sans jamais sortir mon arme, simplement en guidant mes acolytes), et certains ennemis deviennent au contraire presque invisibles lorsqu’ils portent un casque.

Peut-être est-ce un problème inhérent à l’ouverture du jeu, mais il m’est aussi arrivé à quelques reprises de parcourir le monde à la recherche d’une mission digne d’intérêt, surtout à mesure que l’histoire avançait, ce qui a grandement nui au rythme. Un encadrement plus serré aurait probablement permis d’offrir une meilleure expérience pour la campagne principale.

Plus important encore, le thème du culte est mal exploité. En ne voulant pas froisser la droite américaine et la religion (qui n’est pas à blâmer pour la secte de Joseph Seed, puisque ses membres sont sous l’effet d’une drogue puissante), l’histoire perd toute son efficacité. À l’exception de la finale quand même réussie, ce sont d’ailleurs plutôt les moments d’humour qui touchent la cible, et non les scènes principales sérieuses.

C’est dommage, mais ce n’est pas tragique non plus : Far Cry 3 et 4 étaient amusants malgré leur manque de finesse géopolitique. On aurait tout de même aimé avoir un peu plus de chair autour de l’os cette fois-ci.

Note : 8.5/10

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