Françoise et le Nyquil

Avez-vous remarqué que depuis le débat de dimanche, tout ce qu’il y a comme ténor fédéraliste dans notre beau Québec envoie des fleurs à Françoise David? Que ses partisans et ses fans l’appuient sans retenue est totalement normal et sain…

Pour ce qui est de l’encens que répandent autour d’elle les gens qui ont intérêt à morceler le vote souverainiste, ou à faire élire Charest ou Legault (c’est pareil), ça nous laisse un goût amer dans la bouche…

Tsé…

Quand le chef libéral, un homme reconnu pour enfoncer avec malice des couteaux dans le dos de ses adversaires, passe lui-même de longues minutes à féliciter un opposant après ledit débat, tu peux te dire qu’il décide d’être gentil pour être gentil…

Ou que cela sert sa cause en maudit…

Tout ce récent boucan autour de Françoise David propagé par les Charest, Lapierre, Legault et autres fédéraleux à dents longues ne nous dit rien qui vaille…

Vraiment…

Comme si on nous demandait de vider d’un trait une bouteille de NyQuil… Vous savez cette sensation bizarre qu’on tente de nous faire avaler quelque chose pour nous endormir? Bien sûr que ça fait dormir, mais au réveil, il reste ce petit goût de médicament trop sucré, qui tombe sur le cœur. Un vague sentiment de dégoût et de mal de tête en se levant, la langue pâteuse…

Voilà le «feeling» qu’on ne veut pas avoir le 4 septembre…

Jean Charest réélu majoritaire, la CAQ comme opposition officielle et le PQ se partageant les miettes avec QS et ON. Dans ce cas, qui aurait gagné?

«Les Québécois!» répondraient en chœur les organisateurs libéraux, cachant au passage des enveloppes brunes dans leurs poches de veston trop pleines.

Mais collectivement ET personnellement, on se doit  de réfléchir à ce que vaut notre vote… Et de celui du voisin… Et de la voisine… Et des gens du quartier… Et des habitants de notre ville… Et des citoyens de notre comté. Ce n’est plus juste une question de devoir aller voter, c’est une question de comprendre pour qui ou pour quoi on vote. Et d’en informer les autres. De prendre, pour la première fois de notre vie, dans certains cas, position en public ou à tout le moins d’en discuter ouvertement.

Voter stratégique ne plaît pas à tout le monde… Mais embarquer dans la stratégie de Jean Charest et de ses sbires est une erreur épouvantable.

Pas question de se réveiller avec un petit goût de NyQuil dans la bouche le 4 septembre, Jean Charest sortant de nos chambres en remontant son zipper.

On a déjà cette sensation-là depuis neuf ans, vous ne trouvez pas?

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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