Première canadienne pour la gestion de la douleur chronique

Photo: Steve Caron/TC Media

Aujourd’hui, à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, Véronique Boissonnet est devenue la première patiente au Canada à expérimenter une toute nouvelle technique d’intervention dans le traitement des douleurs chroniques et des thérapies neuro-modulatrices. Elle espère que cette percée technologique lui permettra de reprendre sa vie en main.

Fébrile, optimiste, heureuse, Mme Boissonnet ne cache pas sa joie. Depuis plus de 10 ans, elle vit avec des douleurs chroniques au pied gauche à la suite d’un accident de travail survenu au centre de détention de Sainte-Anne-des-Plaines.

«Une barre de métal a écrasé mon pied et l’incident a ravivé une blessure d’enfance, décrit la patiente. À la Clinique de la douleur de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, on m’a diagnostiqué une dystrophie sympathique réflexe.»

Cette maladie rare se caractérise notamment par une douleur intense ou lancinante du membre affecté. Environ 8% de la population québécoise souffrirait de douleurs chroniques neuropathiques selon des dernières données sur le sujet.

Dans le cas de Mme Boissonnet, la douleur est quotidienne et elle est accompagnée d’un engourdissement en permanence de son pied. Son état la limite dans ses activités quotidiennes.

Elle a dû quitter son travail et retourner vivre chez ses parents à l’âge de 38 ans.

«Je prends des opiacés tous les jours, dont de la morphine matin et soir, pour tenter de chasser la douleur avec tous les désagréments que cela comporte. Maux de ventre, nausées, constipation. Les résultats bénéfiques sont temporaires», relate la patiente.

Son pied la fait tellement souffrir qu’elle a même songé à l’amputation. Mais après avoir analysé toutes ses options, le neurochirurgien Denis Ladouceur décide de lui implanter un neuro-modulateur.

Le spécialiste de la Clinique de la douleur de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont explique que c’est comme s’il y avait un signal de douleur envoyé constamment au cerveau du patient. L’objectif est de bloquer l’envoi de ce signal.

Pour ce faire, on place une électrode à un endroit bien précis de la moelle épinière. Celle-ci est reliée par un cordon à un appareil placé dans l’abdomen du patient qui génère un courant électrique comme dans le cas des stimulateurs cardiaques.

La technologie et les techniques ayant évolué, Mme Boissonnet reçoit ce matin une nouvelle électrode plus performante de la compagnie Stimwave. Elle est dotée d’une micropuce qui pourra être contrôlée à distance avec un système externe indépendant. Plus de cordon ni de boîtier dans l’abdomen. C’est une technologie beaucoup moins invasive pour les patients.

«Et surtout, de mentionner le Dr Ladouceur, ceux-ci pourront redevenir actifs sans craindre de déplacer l’électrode qui est de meilleure qualité et plus stable. Les gens seront libres de leurs mouvements.

«La nouvelle technologie devrait aussi permettre de réduire la consommation de médicaments des patients.»

Pour Mme Boissonnet, c’est donc l’espoir d’une nouvelle vie qui pointe à l’horizon.

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