Le prolongement de la ligne bleue en cinq points

ligne bleue
Le prolongement de la ligne bleue permettra d'ajouter cinq stations de métro sur une distance de 5,8 km entre Saint-Michel et Anjou. Photo: Archives TC Media

Depuis l’annonce gouvernementale du prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal vers Anjou, le 9 avril dernier, le projet suscite un grand nombre de commentaires de la population. La Société de transport de Montréal (STM) a donc fait le point dans ce dossier, lundi midi, à l’occasion d’une rencontre technique.

Envergure du projet
Le prolongement de la ligne bleue, de Saint-Michel à Anjou, suivra l’axe de la rue Jean-Talon, puis celui de la rue Bélanger jusqu’au centre commercial des Galeries d’Anjou. Il comprendra cinq stations pour une longueur de tunnel de 5,8km.

Des infrastructures de surface favorisant le rabattement par autobus ou en automobile seront construites aux stations Pie-IX (un terminus d’autobus) et Anjou (un terminus d’autobus et un stationnement incitatif).

Plusieurs infrastructures opérationnelles souterraines seront construites à la station Anjou pour assurer l’exploitation de ce nouveau tronçon: un tunnel pour stationner les trains, un centre d’attachement (un garage pour pouvoir procéder à l’entretien des wagons), un centre de services regroupant les équipes d’entretien des infrastructures en station et un poste de district comprenant de nouvelles entrées électriques par exemple.

Bureau de projet
Au cours des prochains jours ou semaines, le comité exécutif de la Ville de Montréal aura à approuver un règlement d’emprunt de 364,9M$ pour que la STM puisse implanter son bureau de projet (qui est déjà en activité).

L’embauche des ressources au bureau de projet se fera graduellement et pourrait se traduire par environ 200 personnes incluant les partenaires.

Ce montant permettra à la STM, qui est la seule maître d’œuvre du projet de prolongement de la ligne bleue, de démarrer la réalisation du dossier d’affaires et réaliser le processus d’expropriation des terrains et immeubles requis.

Les études préliminaires antérieures, qui ont coûté jusqu’à présent 32M$, seront mises à niveau et de nouvelles études complémentaires seront réalisées (plans et devis des diverses composantes du projet; revue indépendante des coûts, des risques et de l’échéancier pour en mettre à jour les paramètres; sondage de marché pour valider l’intérêt de firmes externes – ingénieurs – entrepreneurs – institutions financières – face au mode de réalisation, etc.)

Coût
Le coût du projet de la ligne bleue est présentement estimé à 3,9G$ et pourrait être revu.

Ce n’est qu’à la fin de la réalisation du dossier d’affaires par le bureau de projet que l’on pourra avoir une meilleure idée des coûts.

Au jeu des comparaisons entre le coût du prolongement de la ligne bleue et celui de la ligne orange François Chamberland, directeur exécutif de l’ingénierie, des infrastructures et des projets majeurs à la STM, indique que les sommes estimées pour la ligne bleue sont des montants qui incluent les coûts complets du projet (3,9G$) et non pas seulement les coûts directs, comme dans le cas de la ligne orange (751M$).

Réaliser le projet de la ligne orange à Laval en dollars de 2024 coûterait 293M$ de plus en raison de l’inflation, fait-il savoir.

Le cadre bâti entre les deux projets est aussi très différent. À Laval, ce sont surtout des terrains vacants ou de faible densité résidentielle et commerciale qui ont été utilisés.

Pour le prolongement vers Anjou, le cadre bâti est constitué de secteurs à haute densité résidentielle et commerciale. Quarante-cinq avis d’expropriation ont été envoyés, dont 24 à des propriétaires privés. Une somme de 361M$ est prévue en lien avec ces expropriations pour compléter l’acquisition des terrains nécessaires.

Il faut aussi tenir compte de la nature et de la quantité des infrastructures supplémentaires à mettre en place dans le cas de la ligne bleue, ce qui nécessite un investissement supplémentaire de 1032M$ (deux stations additionnelles, cinq édicules secondaires additionnels, tunnel et structures auxiliaires, garage, centre d’attachement et plus encore).

«Les estimations du coût de la ligne bleue comprennent également les frais financiers à court et long terme pour une somme de 617M$, alors que ces frais ne sont pas comptabilisés dans le coût réel de la ligne orange. Ils l’ont été à part par le gouvernement», ajoute M. Chamberland.

La STM a aussi prévu des fonds de 403M$ dans une réserve pour risque (terrains contaminés, retards) et 344M$ à titre de marge de manœuvre selon la méthode de réalisation retenue dans le cas de la ligne bleue.

Au final, M. Chamberland estime que les prolongements de la ligne orange et de la ligne bleue sont très comparables en termes de coût réel si on tient compte de l’envergure des projets, des infrastructures additionnelles et de l’indexation des coûts.

Tunnel Pie-IX
La «station Pie-IX» de la ligne bleue comprendra un terminus d’autobus ainsi qu’un tunnel piétonnier qui reliera le futur SRB Pie-IX au projet de prolongement.

Celui-ci permettra un déplacement sécuritaire des usagers qui utiliseront les deux modes de transport.

Le tunnel piétonnier nécessitera un investissement oscillant autour de 69M$ et devra être réalisé dans les premières étapes du projet.

«Pour éviter de devoir creuser à nouveau après les travaux du SRB, nous réaliserons cette phase en premier lieu. L’appel d’offres pour les plans et devis détaillés du tunnel piétonnier Pie-IX a été lancé le 11 avril dernier», note François Chamberland, directeur exécutif de l’ingénierie, des infrastructures et des projets majeurs à la STM.

Augmentation service ligne orange
Afin de faire face à l’affluence anticipée des utilisateurs des nouvelles stations de la ligne bleue qui transiteront par la ligne orange, la STM a prévu des mesures pour bonifier les services sur la ligne orange.

Ainsi, les trains utilisés sur la ligne orange sont des trains Azur. Ils offrent une capacité d’accueil accrue de passager de 8%.

De plus, les travaux au garage de la station Côte-Vertu – qui devraient être complétés en 2021 – permettront le moment venu de diminuer le temps d’attente, en période de pointe notamment, en améliorant la fréquence des trains de la ligne orange.

«Le matin, par exemple, au lieu d’avoir des trains aux deux minutes trente nous pourrons en avoir aux deux minutes», de préciser M. Chamberland.

Ces deux mesures se traduiront par une bonification de 25% du service sur la ligne orange.

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