La retraite, en voie de disparition?

Photo: Métro

Un rapport du Brookfield Institute explore la réalité et les conséquences futures pour l’économie canadienne de la tendance actuelle du travail après 65 ans.

Le rapport ne laisse aucun doute sur la réalité suivante : la société canadienne est vieillissante. D’ailleurs, parmi les différentes données mises en lumière dans le document, le groupe démographique dont la croissance est la plus forte au Canada serait celui… des centenaires ! Qui plus est, d’ici 2031, environ 23% des Canadiens seront des personnes âgées de plus de 65 ans.

À cela s’ajoute une autre tendance : la plupart des Canadiens pensent repousser le moment de la retraite. En effet, selon le sondage RISE 2019 de Franklin Templeton, 21% des baby-boomers âgés de 55 à 64 ans n’auraient aucune épargne-retraite. Par conséquent, 46% envisageraient de retarder leur départ à la retraite. À cet égard, un autre sondage de Franklin Templeton révélait qu’en 2018 plus du quart des personnes issues de la génération X n’auraient pas encore commencé à économiser pour leurs «vieux jours», et que 56% pensent repousser le moment de leur retraite. Même les millénariaux, qui sont «à des millénaires» de ladite retraite, seraient dans le même bateau…

Des conséquences pour les employeurs
La tendance aux retraites tardives se verrait déjà chez les 65 ans et plus : en 2015, environ 53% des hommes canadiens âgés de 65 ans travaillaient d’une façon ou d’une autre, alors que ce taux s’élevait à 37,8% 10 ans plus tôt. Les employeurs doivent s’adapter au vieillissement de leur personnel et apprendre à accommoder des travailleurs de plusieurs générations. À titre d’exemple, Bloomberg rapporte qu’aux États-Unis les personnes âgées remplacent de plus en plus les adolescents comme préposés à la restauration rapide. Ainsi, l’employé du mois chez McDonald’s n’est plus Maxime, 17 ans, mais Réjean, 70 ans… Les conditions de travail, les tâches, les horaires et les salaires resteront-ils les mêmes? Les compétences des travailleurs plus âgés seront-elles reconnues? Et comment faciliter les relations intergénérationnelles? Autant de questions auxquelles les employeurs doivent répondre.

Des conséquences socioculturelles
Bien sûr, le fait que les aînés travailleront jusqu’à 80, voire 90 ans aura également des conséquences sur le plan culturel et social. Par exemple, l’offre des activités de loisir destinées aux retraités pourrait diminuer, ces derniers ayant moins de temps libre. De plus, la demande de services de garde pourrait augmenter, les grands-parents n’étant plus disponibles pour prendre soin de leurs petits-enfants.

Les motivations des personnes âgées
Cela dit, pourquoi les aînés tendent-ils à demeurer sur le marché du travail? D’une part, ils ont la santé pour le faire. D’autre part, il y a les raisons financières, relationnelles (entretenir un réseau social stimulant) et personnelles (s’épanouir, se sentir utile). Des raisons peu surprenantes quand on sait que, selon les études, le surplus de temps libre provoquerait chez certaines personnes âgées un sentiment de vide existentiel allant parfois jusqu’à la dépression.

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