Québec assure que la santé des enfants passe avant l’ouverture des écoles

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François Legaut, premier ministre Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne

QUÉBEC — Face à la vive réaction de nombreux parents devant l’hypothèse d’un retour à l’école des enfants avant le 4 mai, le premier ministre du Québec, François Legault a tenu à rassurer la population samedi matin. Il a promis que le seul critère qui pèse dans la balance est de protéger la santé des enfants.

Lors de sa conférence de presse de la veille, François Legault et le directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, avaient expliqué que les enfants sont moins à risque d’avoir des complications liées au coronavirus et qu’ils pourraient participer à l’immunisation naturelle de la population.

En quelques heures à peine, une pétition en ligne réclamant que les garderies et les écoles restent fermées jusqu’en septembre a amassé près de 146 000 appuis.

Les parents à l’origine de la démarche craignent que «la vie des enfants et des adolescents» serait mise «en danger» par une telle mesure de déconfinement.

François Legault n’est pas demeuré insensible à la réaction populaire, soutenant avoir constaté l’inquiétude des parents.

«Je ne donnerai pas le « ok » pour ouvrir les écoles tant que je n’aurai pas le « ok » de la santé publique et tant que je ne serais pas prêt à y envoyer mes propres enfants», a-t-il déclaré samedi après-midi.

«Il y a un seul critère qui va compter, ce n’est pas l’économie, c’est la santé des Québécois, a-t-il poursuivi. On va prendre une décision dans l’intérêt de nos enfants. Nos enfants, sont ce qu’il y a de plus important».

En réponse aux questions des journalistes, le premier ministre a offert des excuses aux parents qui ont pu être inquiétés et a dit comprendre leurs craintes.

«Je comprends que des parents vont avoir peur de renvoyer leurs enfants à l’école, je comprends cela, a-t-il insisté.

«On a des scénarios avant et des scénarios après le 4 mai. Parfois, en politique, ce n’est pas toujours la bonne chose de dire toute la vérité, mais j’aime dire la vérité. Désolé, si j’ai effrayé certaines personnes», a-t-il répondu à une question en anglais.

Le premier ministre a insisté sur le fait que toute décision serait appuyée par les experts de la santé publique et que divers scénarios sont étudiés comme des ouvertures partielles des écoles ou des ouvertures dans certaines régions seulement.

Pénurie de médicaments

En cette période de crise sanitaire, l’approvisionnement en équipement de protection personnel des professionnels de la santé demeure un enjeu perpétuel.

Samedi, le premier ministre a affirmé que la situation était sous contrôle pour le moment notamment grâce à la contribution d’une province qu’il n’a pas identifiée.

Toutefois, François Legault s’inquiète de la possibilité d’une pénurie de médicaments. Une vingtaine de produits seraient disponibles en quantité suffisante pour environ une semaine.

La ministre de la Santé Danielle McCann a précisé qu’il s’agit majoritairement de médicaments de sédation. Des discussions se poursuivent avec le gouvernement fédéral et des fournisseurs pour répondre à la demande.

Suspension de droits de garde

Dans un autre dossier, celui des droits parentaux, la ministre de la Justice et procureure générale du Québec, Sonia LeBel, a annoncé par communiqué «la suspension temporaire des droits de garde ou des droits d’accès» concernant des enfants réfugiés avec leur mère dans une maison d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale.

La mesure s’applique même si le droit de garde ou de visite a été ordonné par un tribunal.

Selon le communiqué, la ministre demande à ce que les contacts entre l’enfant et le parent qui n’y a pas accès soient «maintenus dans la mesure du possible par tout moyen approprié», donnant en exemple les moyens technologiques de communication.

Les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence demeurent ouvertes, mais font l’objet de mesures de confinement et d’hygiène strictes afin de protéger les bénéficiaires et le personnel.

La ministre de la Justice promet que la suspension des droits parentaux prend fin si la mère quitte la maison d’hébergement ou si un tribunal l’ordonne.

La Presse canadienne

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