Des cyclistes solidaires pour assurer la sécurité alimentaire

Chloé Fortier-Devin fait partie des plus de 200 cyclistes solidaires de Rosemont–La Petite-Patrie. Photo: Agathe Lehel / Gracieuseté

Depuis plusieurs semaines, des cyclistes munis de remorques arpentent les rues de Rosemont. Leurs cargaisons : de la nourriture destinée aux personnes dans le besoin. Dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, ils sont déjà plus de 200 «Cyclistes solidaires» prêts à livrer chaque semaine des denrées alimentaires à vélo.

Née peu après le début de la crise, cette initiative citoyenne semble s’être mise en place naturellement. De nombreux cyclistes engagés bénévolement dans différents organismes communautaires se sont regroupés pour mener une action organisée.

Les organismes unissent leurs forces

À Rosemont-La Petite-Patrie, où l’engouement a été très fort, ils sont rapidement venus en renfort des organismes qui assurent la sécurité alimentaire.

«Avec le Centre de ressources et d’action communautaire de la Petite-Patrie (CRACPP), on livre environ une trentaine de paniers par semaine. On est aussi en lien avec Bouffe-Action de Rosemont et l’Épicerie solidaire pour qui on livre des paniers et des repas», explique Chloé Fortier-Devin, l’une des coordonnatrices de Cyclistes solidaires dans Rosemont–La Petite-Patrie.

Pour ces organismes locaux, l’aide apportée par les cyclistes fait une grosse différence. Ils leur permettent de livrer plus de paniers, mais surtout, les Cyclistes solidaires se chargent eux-mêmes de coordonner l’action de leurs bénévoles.

«Pour moi ça veut dire qu’il y a un après-midi où c’est elles qui gèrent le recrutement, la formation et l’explication du protocole sanitaire. C’est elles qui s’en occupent et ça c’est énorme», témoigne Charline Robert-Lamy, coordonnatrice des services aux membres et des bénévoles du CRACPP.

Solidaires envers les personnes qui vivent l’insécurité alimentaire, les cyclistes sont aussi au centre d’une collaboration forte entre différents organismes et entreprises locales. Ils utilisent par exemple des remorques prêtées par l’entreprise de déménagement Myette et l’organisme communautaire Solon.

«On est très contents de voir que la solidarité entre les acteurs locaux a été renforcée dans ce contexte de crise. La situation révèle aussi à quel point ils sont importants et constituent un filet social», souligne Magalie Paquet, chargée de communication et soutien aux projets chez Solon.

L’avenir à vélo

Tous unis pour assurer la livraison de nourriture, les organismes souhaitent voir perdurer cette initiative. Au sein de Cyclistes solidaires, on pense déjà à l’après-crise. Les organisatrices espèrent aussi peut-être inspirer les rosemontois à se questionner sur leur action.

«Je vois les gens dans la rue qui nous regardent avec nos remorques et je sens de l’enthousiasme, illustre Mme Fortier-Devin. J’espère que ça va susciter un éveil collectif sur le fait que le vélo peut être une option durable et écologique au service de la communauté.»

Le même espoir anime le collectif Solon qui croit fermement qu’une transition écologique et solidaire est possible à l’échelle locale.

«Si ça peut faire qu’il y a moins de circulation automobile dans les quartiers, si ça rend nos quartiers plus agréables à vivre, tout en aidant les organismes communautaires, c’est gagnant pour tout le monde», conclut Mme Paquet.

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