Été 2020: des camps de jour au Québec, mais pas de camps de vacances

François Legault
François Legault Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne

MONTRÉAL — Les enfants pourront aller au camp de jour cet été, partout au Québec, mais ils doivent faire une croix sur les camps de vacances.

Les camps de jour des municipalités ouvriront à la date habituelle, soit le 22 juin, a annoncé le premier ministre François Legault lors de son point de presse quotidien, tenu exceptionnellement à Montréal jeudi.

Il a souligné qu’il avait reçu «beaucoup de courriels» de parents à ce sujet.

Se disant «très content» d’annoncer qu’il avait le feu vert de la Santé publique, M. Legault a néanmoins précisé que les groupes de jeunes seront plus restreints que d’habitude et que des consignes de distanciation sociale seront mises de l’avant. «Des activités favorisant le respect des règles de distanciation» devront être prévues, est-il indiqué dans un communiqué du gouvernement. 

De plus petits groupes, «ça va diminuer l’impact de la transmission», a ajouté le directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda.

Mais qui dit plus petits groupes dit plus de moniteurs.

C’est pourquoi le premier ministre a lancé un appel aux adolescents du Québec, leur demandant de venir travailler dans les camps de jour durant la période estivale.

Il a reconnu que la nécessité d’avoir de petits groupes d’enfants — par exemple, un animateur pour quatre enfants dans le groupe des 3-4 ans — amènera un grand défi de recrutement de monitrices et de moniteurs.

«On a un compétiteur qui s’appelle la PCU (prestation canadienne d’urgence) qui fait qu’on est payé pour rester à la maison», a-t-il lancé en point de presse.

Québec envisage aussi d’aider les municipalités qui auront des coûts d’exploitation plus élevés pour ces camps de jour puisqu’elles devront embaucher et payer plus de moniteurs.

«On sait que ça va coûter plus cher.»

Rappelant que plusieurs jeunes du Québec ne sont pas allés à l’école depuis deux mois, M. Legault a affirmé que les enfants ont besoin de se voir et aussi de bouger.

M. Arruda a donné le feu vert aux camps de jour, rappelant que jusqu’à maintenant, les jeunes s’en sortent relativement bien et ne subissent pas les graves conséquences de la COVID-19 quand ils sont infectés. Les jeunes ne sont pas les groupes les plus à risque, a-t-il ajouté.

Il n’est pas encore question pour le moment d’ouvrir les piscines publiques, a dit le premier ministre, mais cette possibilité est sur le radar. «Ça s’en vient.»

Pas de camps de vacances

Mais parents comme enfants devront abandonner leurs espoirs pour les camps de vacances, qui impliquent de dormir dans des dortoirs: il n’y en aura pas cet été, est-il indiqué dans un communiqué transmis par le gouvernement en après-midi.

«Puisque ceux-ci demandent l’application de mesures supplémentaires qui s’avéreraient difficiles à respecter, l’ouverture de ce type de camps est remise à l’été 2021», est-il précisé.

Mais afin d’offrir un répit supplémentaire aux familles et aux proches aidants, les camps spécialisés pour les personnes handicapées avec hébergement seront permis pour la période estivale 2020.

Les camps de jour après les écoles

M. Arruda a demandé — supplié même — les Québécois de respecter les consignes, soulignant que chaque étape du déconfinement est bâtie sur le succès de la précédente.

Ce ne serait pas agréable de se confiner de nouveau avant le 24 juin, a-t-il averti.

Ainsi, le premier ministre s’est dit rassuré par la réouverture des écoles primaires à l’extérieur du Grand Montréal. «Jean-François Roberge (le ministre de l’Éducation) disait que c’était au-delà de toutes nos attentes. Un vrai succès», a dit M. Legault.

«C’est encourageant pour le mois de septembre.»

Aucun cas d’enfant ni d’enseignant hospitalisé ne lui a été rapporté, a dit M. Arruda.

Il y a peut-être eu des cas d’enfants qui ont contracté la COVID-19 depuis la réouverture des écoles, mais il juge qu’il n’y a pas eu de «situation problématique».

Montrant qu’il respecte les consignes lui aussi, M. Legault s’est présenté à la conférence de presse arborant un masque protecteur avec le logo du Canadien de Montréal, que lui a fourni Shea Weber, a-t-il annoncé.

«Je peux vous dire qu’il n’est pas rancunier parce qu’en janvier dernier, j’avais proposé de l’échanger. Il m’a quand même envoyé un masque», a-t-il lancé.

M. Legault s’est ensuite permis une touche d’humour.

«Je veux quand même en profiter pour dire que si le Canadien fait les séries, malheureusement on ne pourra pas avoir de parade. Je voulais juste être bien sûr là-dessus. Mais on ne travaille pas très fort sur un scénario B!»

Stéphanie Marin, La Presse canadienne

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