Trump emboîte le pas à Biden en visitant le Michigan

President Donald Trump speaks during an event on judicial appointments, in the Diplomatic Reception Room of the White House, Wednesday, Sept. 9, 2020, in Washington. (AP Photo/Evan Vucci) Photo:

WASHINGTON — Le président Donald Trump a emboîté le pas à son adversaire démocrate en visitant le Michigan, jeudi, dans l’espoir de pouvoir utiliser l’ALÉNA et la Chine pour freiner l’élan de Joe Biden dans cet État clé.

Dans un hangar d’avion du comté de Saginaw, avec Air Force One comme toile de fond, M. Trump a vivement critiqué son rival démocrate, notamment pour son soutien à l’ancien Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

«Vous avez été arnaqué», a tonné le président, reprochant à l’accord commercial d’avoir envoyé des emplois dans le secteur de la fabrication automobile au Mexique et au Canada.

«J’ai tenu ma promesse aux travailleurs du Michigan lorsque nous avons mis fin au cauchemar de l’ALÉNA.»

Les «puissantes protections salariales» du nouvel accord commercial entre les trois pays ramèneront des emplois automobiles bien rémunérés dans des États comme le Michigan, a-t-il promis.

La visite de M. Trump au Michigan survient un jour après celle de Joe Biden.

Le candidat démocrate a promis à Detroit d’adopter des mesures de type «Buy American», afin de conserver des emplois manufacturiers aux États-Unis.

M. Biden prévoit des sanctions fiscales sévères pour les entreprises qui fabriquent des produits à destination des États-Unis en dehors du pays et une répression contre celles qui utilisent la délocalisation pour éviter de payer des impôts chez eux.

Il a également l’intention «d’élargir et de resserrer» les dispositions «Buy American» et d’établir un bureau «Made in America» à la Maison-Blanche pour examiner et limiter les exceptions aux règles — exceptions dont dépendent de nombreuses entreprises canadiennes.

Donald Trump a exhorté ses partisans à ne pas le croire.

«Je me présente contre le pire candidat à la présidentielle de l’histoire de la politique présidentielle», a-t-il dit, accusant M. Biden d’être indulgent envers la Chine.

«J’ai pris les mesures les plus sévères de tous les temps pour résister au vol effréné des emplois du Michigan par la Chine», a-t-il lancé, ajoutant que son adversaire avait promis de supprimer les tarifs.

Gestion de la pandémie

Avant de prendre la route, toutefois, M. Trump avait dû gérer certains problèmes à Washington, où tout le monde parle de l’admission du président, datant de février, selon laquelle la COVID-19 est une maladie grave, pouvant être transmise par l’air — un message complètement différent de celui qu’il a livré publiquement.

Le président a convoqué une conférence de presse surprise, jeudi, pour parler de la gestion de la pandémie par son administration, mais il a vite été rattrapé par des questions sur les révélations du nouveau livre du journaliste Bob Woodward, «Rage».

Le livre fait état de plusieurs entretiens enregistrés dans lesquels M. Trump reconnaît la gravité du nouveau coronavirus, dont le fait qu’il puisse être cinq fois plus mortel que la grippe saisonnière et se propager dans les airs. En public, cependant, il insistait sur le fait que l’épidémie était maîtrisée et qu’elle disparaîtrait probablement au printemps.

Le président a nié avoir menti aux Américains, martelant qu’il voulait éviter un mouvement de panique. 

«Il n’y avait pas de mensonge là», a-t-il soutenu.

«C’est toujours un problème sérieux. Cela ne veut pas dire que je vais sauter dans les airs et commencer à dire: « Les gens vont mourir, les gens vont mourir » — non, je ne vais pas faire ça.»

Il a même suggéré que M. Woodward, un ancien journaliste réputé du Washington Post, avait convenu que ce n’était un secret pour personne en février que le virus était grave, ajoutant qu’il aurait dévoilé le contenu de leur conversation à ce moment-là s’il n’en était pas convaincu.

Le journaliste a reconnu qu’il avait retenu ces informations, mais il a insisté pour dire qu’il n’avait pu confirmer les détails seulement au mois de mai. Il affirme s’être concentré à travailler sur son livre pour qu’il soit publié avant l’élection présidentielle de novembre.

James McCarten, La Presse Canadienne

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