États-Unis: la santé et la sécurité publique à l’avant-plan dans les banlieues

Des citoyens de l'Ohio démontrent leur soutien pour Trump en mettant des pancartes sur leur terrain. Photo: Julie Carr/AP Photo

WASHINGTON — Château fort républicain depuis 28 ans, aujourd’hui chaudement disputé, un district électoral de la  banlieue de St-Louis, au Missouri, est devenu un terrain d’essai pour les deux principaux partis américains.

D’un côté, une publicité télévisuelle de la représentante sortante républicaine Ann Wagner montre des manifestants qui détruisent une voiture de police et avance que son opposante Jill Schupp est appuyée par des «organisations radicales voulant la baisse du financement de la police». De l’autre, Mme Schupp affirme dans une publicité que son adversaire a voté «contre les gens qui avaient des conditions préexistantes durant la COVID».

Les résultats électoraux des districts situés dans les villes de banlieue seront cruciaux si les républicains veulent reprendre le contrôle de la Chambre des représentants en novembre. Les démocrates, qui doivent leur victoire de 2018 à la question des soins de santé, utilisent encore ce sujet pour convaincre les indécis.

«La question des soins de santé est celle dont les gens se soucient le plus », avance la présidente du Comité de campagne démocrate pour les élections au Congrès, Cheri Bustos. Selon elle, les démocrates sont «du bon côté» en ce qui a trait aux forces de l’ordre, en appuyant les manifestants pacifiques, mais en dénonçant «ceux qui brûlent des bâtiments».

Dans certaines courses, les républicains se servent du climat social incertain pour tenter de retenir les électeurs éduqués des banlieues, qui n’ont pas une opinion favorable du président Trump. Même lorsque certains candidats républicains mettent de l’avant d’autres questions dans la campagne, comme la relance de l’économie, les publicités et micromessages de M. Trump gardent cet enjeu à l’avant-scène.

«Si je ne gagne pas, les banlieues américaines seront ENVAHIES par des projets de logements sociaux, des anarchistes et, bien sûr, des “manifestants pacifistes”», a-t-il récemment publié sur Tweeter.

Selon un récent sondage de l’Université Monmouth, les électeurs font légèrement plus confiance à Joe Biden qu’à Donald Trump pour maintenir la loi et l’ordre.

Un autre sondage, cette fois mené par le «New York Times» et le Collège Siena, a avancé que la majorité des électeurs du Wisconsin et du Minnesota, deux États cruciaux, considéraient le désordre civil comme un problème majeur pour les États-Unis. Toutefois, peu d’entre eux le perçoivent comme une priorité dans leur foyer.

Les républicains ont avancé qu’ils reçoivent de plus en plus d’appuis sur le sujet depuis les événements violents qui se sont déroulés à Kenosha, au Wisconsin, le mois dernier, après que Jacob Blake, un Afro-Américain, eut été atteint de sept balles par un policier. Les manifestations prônant l’égalité raciale de l’été ont été majoritairement pacifiques, mais des images de violence ont été largement médiatisées.

Réduire le financement de la police est une idée «perdante avec les électeurs des banlieues», dit la consultante républicaine Liesl Hickey. Selon elle, cet enjeu lui permet de faire d’une pierre deux coups en soufflant sur leur peur de la gauche radicale.

Dans les 31 districts où le Parti démocrate a diffusé des publicités avec l’aide du comité de Mme Butos, 28 traitaient des soins de santé.

Les démocrates ont diffusé des publicités ayant ce sujet comme thème dans plusieurs États, dont le Colorado, l’Illinois, l’Indiana, le Nebraska et le Texas. Selon les données de la compagnie spécialisée en publicité Kantar/CMAG, l’organisation de M. Biden a lancé une publicité similaire dans environ 30 États, promettant de protéger la couverture des citoyens «comme s’il protégeait les siennes».

Les publicités récentes de M. Trump ont plus souvent mis l’accent sur la relance de l’économie que sur les manifestations violentes. Malgré cela, selon Kantar/CMAG, une publicité accusant M. Biden de vouloir réduire le financement de la police a été diffusée dans environ six États depuis le début du mois.

« La gauche radicale a emporté Joe Biden, entend-on dans celle-ci alors que des protestants fracassent des vitrines. Ne les laissez pas le prendre le contrôle des États-Unis. »

M. Biden a affirmé à répétition qu’il s’opposait à la réduction du financement de la police.

Alan Fram et Jim Salter, The Associated Press








Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.