Appels automatisés: deux hommes accusés d’avoir induit les électeurs en erreur

Le procureur général du Michigan, Dana Nessel, s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse à Lansing, Michigan, le 5 mars 2020. Photo: David Eggert/AP Photo

Deux militants conservateurs sont accusés d’avoir organisé de faux appels automatisés visant à dissuader les électeurs de Detroit et d’autres villes américaines de voter par correspondance.

Jacob Wohl, 22 ans, et Jack Burkman, 54 ans, font chacun face à quatre chefs d’accusation à Detroit, notamment d’avoir conspiré pour intimider les électeurs en violation de la loi électorale et d’avoir utilisé un ordinateur pour commettre des crimes, a rapporté jeudi la procureure générale du Michigan, Dana Nessel.

Les appels, qui visaient des secteurs à majorité afro-américaine de Detroit et d’autres zones urbaines dans au moins quatre États, affirmaient que le vote par correspondance aux élections du 3 novembre pourrait entraîner des arrestations, des recouvrements de dettes et une vaccination forcée, a expliqué la procureure.

Les deux hommes, des sympathisants affichés de Donald Trump qui ont déjà mis en scène des canulars et répandu des calomnies contre d’éminents démocrates et des représentants du gouvernement dans le passé, ne sont pas détenus et aucune date de comparution n’a été fixée pour le moment.

La procureure générale a indiqué que son bureau travaillerait si nécessaire avec les forces de l’ordre pour garantir leur comparution. Les accusations auxquelles ils font face pourraient leur valoir plusieurs années de prison et des amendes de plusieurs milliers de dollars.

Le bureau de Mme Nessel a averti le public de l’existence de ces appels et a ouvert une enquête à la fin du mois d’août après que des milliers de résidents de Detroit les ont reçus.

Dissuader les électeurs non blancs

Selon la procureure, l’enquête a révélé que MM. Burkman et Wohl avaient créé et financé les appels automatisés dans le but de dissuader les électeurs non blancs de participer aux élections de novembre.

«Nous sommes tous bien conscients des frustrations causées par les millions d’appels automatisés nuisibles qui inondent nos téléphones cellulaires et nos lignes fixes chaque jour, mais ce message particulier entraîne de graves conséquences pour notre démocratie et les principes sur lesquels elle a été construite», a déploré Mme Nessel. «Les électeurs du Michigan ont droit à une élection complète, libre et juste en novembre, et mon bureau n’hésitera pas à poursuivre ceux qui mettent cela en péril.»

Elle a estimé qu’environ 85 000 appels de ce type auraient été faits à travers le pays, principalement à Detroit, mais aussi dans les zones urbaines de la Pennsylvanie, de l’Ohio, de l’Illinois et de l’État de New York. Elle a encouragé toute personne ayant reçu un tel appel à déposer une plainte auprès de son bureau.

Jacob Wohl et Jack Burkman se sont fait un nom en orchestrant des canulars politiques, notamment en répandant de fausses allégations d’inconduite sexuelle visant l’ancien directeur du FBI Robert Mueller et l’ex-candidat à l’investiture démocrate Pete Buttigieg.

Le mois dernier, le «Washington Post» a affirmé avoir été induit en erreur en rapportant à tort que des agents du FBI avaient mené un raid au domicile de M. Burkman à Arlington, en Virginie, alors qu’il s’agissait en fait d’un événement mettant en scène des acteurs.

L’année dernière, un étudiant du Michigan a déclaré que le duo l’avait recruté pour prétendre à tort qu’il avait été violé par le candidat démocrate Pete Buttigieg, et avait publié les fausses allégations sans la permission de l’étudiant.

Ryan J. Foley, The Associated Press

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