Le couple qui avait menacé des manifestants avec des armes a été accusé

Mark McCloskey et son épouse Patricia se sont adressés aux médias à leur sortie du tribunal. Photo: Laurie Skrivan/St. Louis Post-Dispatch via AP

SAINT-LOUIS — Un grand jury a inculpé mardi le couple de Saint-Louis qui avait pointé ses armes vers des manifestants qui marchaient contre les injustices raciales dans leur rue privée, un affrontement qui avait suscité beaucoup d’attention dans les médias traditionnels et sociaux.

Al Watkins, un avocat du couple, a confirmé à l’Associated Press les actes d’accusation contre Mark McCloskey, âgé 63 ans, et sa femme Patricia McCloskey, âgée de 61 ans.

La porte-parole de la procureure Kim Gardner n’a pas voulu commenter.

M. et Mme McCloskey, qui sont tous deux avocats, sont devenus des héros parmi certains conservateurs. Ils affirment qu’ils exerçaient simplement leur droit de porter des armes en vertu du deuxième amendement de la Constitution, ajoutant qu’ils étaient protégés par la loi du Missouri sur la «doctrine du château», qui autorise l’utilisation de la force meurtrière contre les intrus sur une propriété privée.

L’affaire a attiré l’attention du président Donald Trump et le gouverneur républicain du Missouri, Mike Parson, a annoncé qu’il gracierait le couple s’il était condamné.

Les McCloskey avaient aussi offert un discours lors de la première soirée de la convention nationale républicaine. Ils ont mis en cause les dirigeants démocrates «de gauche» de Saint-Louis pour ce qui est arrivé.

Mais Kim Gardner, une démocrate, a accusé le couple d’avoir utilisé ses armes de manière illégale. La procureure a déclaré que l’exposition des armes à feu avait causé le risque de provoquer un bain de sang lors d’une manifestation qui était autrement pacifique, selon elle.

M. Watkins a indiqué que l’acte d’accusation du grand jury comprenait également une accusation de falsification de preuve. L’avocat ne savait pas exactement à quoi était liée cette autre accusation.

Désaccords sur les événements

Le couple, qui dit s’être senti menacé lors de l’incident, prétend que la manifestation était loin d’être pacifique. Ils reprochent aux manifestants d’avoir fait irruption dans la rue après avoir renversé une grille en fer et ignoré un panneau «Défense d’entrer».

L’événement est survenu le 28 juin, alors que les manifestants se dirigeaient vers la résidence de la mairesse Lyda Krewson, à quelques pas de là. Ils ont soudainement décidé de faire un détour par la rue des McCloskey, provoquant la confrontation qui a été filmée sur un cellulaire. On pouvait y voir Mark McCloskey devant sa maison de 1,15 million $ US, armé d’un fusil AR-15, tandis que sa femme brandissait une arme de poing semi-automatique.

Un communiqué de la police sur les causes probables de l’incident indique que les manifestants ont craint «d’être blessés en raison du doigt de Patricia McCloskey sur la gâchette, en plus de son comportement agité».

Neuf personnes impliquées dans la manifestation ont été accusées de délit d’intrusion, mais le bureau du conseiller municipal a par la suite abandonné les poursuites. Le bureau du conseiller municipal traite les crimes mineurs et n’est pas affilié au bureau du procureur.

Après une brève audience du tribunal la semaine dernière, Mark McCloskey s’est dit en colère que sa femme et lui se retrouvent face à des accusations criminelles, contrairement à ceux qui ont pénétré sur leur propriété.

«Chaque être humain qui se trouvait devant ma maison était un intrus criminel, a-t-il soutenu le 6 octobre. Ils ont enfoncé notre porte. Ils ont empiété sur notre propriété. Pas une seule de ces personnes n’est maintenant accusée de quoi que ce soit. Nous sommes accusés de crimes qui pourraient nous coûter quatre ans de notre vie et nos permis d’exercice du droit.»

La manifestation de juin à Saint-Louis était parmi les centaines d’autres qui ont eu lieu dans tout le pays à la suite de la mort de George Floyd à Minneapolis.

Jim Salter, The Associated Press


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