Les autorités déjouent un complot visant à enlever la gouverneure du Michigan

La gouverneure Whitmer s'adresse à l'État lors d'un discours à Lansing, Michigan. Photo: Michigan Office of the Governor via AP

DÉTROIT — Les autorités ont déjoué un complot élaboré qui visait à enlever la gouverneure démocrate du Michigan et à attaquer les forces de l’ordre et le bâtiment du Capitole de l’État.

Six hommes ont été accusés en Cour fédérale d’avoir comploté pour enlever la gouverneure Gretchen Whitmer en réaction à ce qu’ils considéraient être son «pouvoir incontrôlé». Sept autres hommes ont été accusés en vertu de la loi antiterroriste du Michigan d’avoir comploté pour cibler les forces de l’ordre et attaquer le bâtiment législatif de l’État dans le but de déclencher une «guerre civile».

«Nous tous au Michigan pouvons être en désaccord sur la politique, mais ces désaccords ne devraient jamais, jamais mener à la violence. La violence a été évitée aujourd’hui», a déclaré jeudi le procureur fédéral de Detroit, Matthew Schneider, devant les journalistes.

Les six hommes accusés en Cour fédérale auraient comploté pendant des mois, s’entraînant avec des membres d’une milice et effectuant des répétitions en août et en septembre, indique une déclaration sous serment du FBI déposée devant le tribunal. Quatre d’entre eux avaient l’intention de se rencontrer mercredi pour «effectuer un paiement sur les explosifs et échanger des équipements tactiques».

Les accusés voulaient apparemment enlever la gouverneure en réaction à ce qu’ils estimaient être son «pouvoir incontrôlé». Le FBI a cité l’un des accusés qui aurait affirmé que la gouverneure n’avait «pas du tout de freins et de contrepoids. Elle a un pouvoir incontrôlé en ce moment. Toutes les bonnes choses ont une fin.»

Mme Whitmer, qui avait fait partie des potentielles colistières du démocrate Joe Biden, a été félicitée mais aussi vivement critiquée pour les mesures musclées qu’elle a prises pour lutter contre la pandémie de COVID-19 au Michigan. Elle a imposé des restrictions majeures aux déplacements personnels dans tout l’État et aux différentes activités économiques, bien que la plupart de ces mesures aient été levées depuis.

La gouverneure avait échangé des invectives avec Donald Trump sur les réseaux sociaux; en avril, le président avait écrit: «LIBÉREZ LE MICHIGAN!» Il a déjà fait référence à Mme Whitmer en parlant de «la femme du Michigan». Rien n’indique dans le dossier judiciaire que les accusés aient été inspirés par M. Trump. Les autorités n’ont pas non plus précisé si les hommes étaient en colère contre les mesures prises par Mme Whitmer en lien avec la pandémie.

La Cour suprême du Michigan a statué la semaine dernière qu’une loi de 1945 utilisée comme fondement de plusieurs décrets de la gouverneure était inconstitutionnelle. La décision était partagée, à quatre juges contre trois.

Des «extrémistes violents»

Les enquêteurs ont eu recours à des informateurs et à des agents d’infiltration pour contrecarrer le complot présumé. Les six hommes ont été arrêtés mercredi soir et chacun risque la prison à vie. Le procureur Andrew Birge les a qualifiés d’«extrémistes violents».

Mme Whitmer a remercié les forces de l’ordre d’avoir contrecarré le complot présumé et s’est dite convaincue que ces «hommes malades et dépravés» feraient face à la justice.

Par des communications électroniques, deux des accusés se seraient «entendus pour unir d’autres personnes à leur cause et pour entreprendre des actions violentes contre les gouvernements de plusieurs États qui, selon eux, violent la Constitution des États-Unis», indique le FBI.

L’un des accusés aurait affirmé qu’il avait besoin de 200 hommes pour prendre d’assaut le bâtiment du Capitole à Lansing et prendre des otages, dont la gouverneure, selon le FBI. Il aurait dit qu’il voulait juger Mme Whitmer pour «trahison» et qu’il avait l’intention d’exécuter son plan avant les élections du 3 novembre.

Les procureurs ont déclaré que le complot semblait avoir pris racine lors d’un rassemblement en juin à Dublin, dans l’Ohio, auquel ont participé plus d’une douzaine de personnes de plusieurs États, dont deux des accusés.

«Le groupe a parlé de créer une société qui suivrait la Déclaration des droits aux États-Unis et où ils pourraient être autosuffisants», indique le FBI dans sa déclaration sous serment, en référence aux amendements à la Constitution américaine qui limitent les pouvoirs du gouvernement fédéral. «Ils ont discuté de différentes manières d’atteindre cet objectif, des efforts pacifiques aux actions violentes. (…) Plusieurs membres ont parlé du meurtre de « tyrans » ou de « prendre » un gouverneur en exercice.»

Ed White, The Associated Press

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