Le chaud et le froid

Ce n’était pas Mario Dumont ni François Legault qui étaient en compagnie des dirigeants des commissions scolaires cette semaine, et pourtant le résultat de la rencontre fut tout comme. Après que la ministre de l’Éducation eut laissé entendre qu’il serait normal que les commissions scolaires taxent davantage, voilà qu’après coup, le gouvernement parle de la possibilité de les abolir…

Il importe d’effectuer un rappel des faits pour essayer de comprendre où s’en va le gouvernement. Le 13 février dernier, le journal Le Soleil rapportait les propos de la ministre de l’Éducation, Marie Malavoy : «Si vous payez actuellement 0,21 $ [pour chaque] 100 $ d’évaluation pour votre propriété et que la loi permet [un maximum de] 0,35 $, on dit aux commissions scolaires “Vous pourriez choisir d’augmenter de quelques sous et vous iriez chercher de l’argent neuf.” Il n’y a pas de raison que ce soit tout le Québec qui paie pour que vous gardiez un taux de taxation plus bas que ce que la loi permet.»

À cette époque pas si lointaine, elle mentionnait que la taxation était une alternative aux coupes de 200 millions de dollars. Elle invitait tout de même les commissions scolaires à réduire leurs dépenses.

N’en déplaise aujourd’hui à Mme Marois, les hausses de taxe ont toujours été une avenue préconisée par la ministre. Encore en août dernier, elle récidivait, suscitant l’ire des partis d’opposition, particulièrement de la CAQ. Dans Le Devoir du 5 août,

Mme Malvoy disait : «Dans ce que j’ai vu, personne n’a grimpé le compte de taxe scolaire au-dessus de ce que la loi permet, soit 35 sous du cent dollars d’évaluation. Dans la plupart des cas, ça tourne autour de 23 ou 25 sous du cent dollars d’évaluation.»

Il faut aussi se rappeler que le PQ n’avait pas donné carte blanche aux commissions scolaires lors de la dernière campagne électorale. Si le porte-parole de l’époque, Sylvain Gaudreault, mentionnait l’importance de la structure, il mentionnait clairement que cela ne signifiait pas le statu quo. Sa plateforme mentionnait, entre autres, que le PQ visait à alléger les structures afin d’accroître les ressources dédiées aux enfants et l’autonomie des écoles.

Dans ce dossier, il est clair que le PQ souffle le chaud et le froid. Il peut à juste titre être accusé de manœuvre électoraliste et de manque de cohérence. Les stratèges péquistes pensent peut-être que séduire une partie des électeurs de la CAQ pourrait bien faire la différence entre un gouvernement minoritaire et un gouvernement majoritaire.

Au lieu de se braquer contre un gouvernement difficile à suivre, les commissions scolaires devraient saisir l’occasion pour prouver leurs dires et démontrer leur utilité. De cette façon, elles éviteraient de devenir une cible électorale de choix.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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