Plus de curling à la Base militaire de Longue-Pointe

Photo: Collaboration spéciale Clément Hudon

Une page d’histoire s’est terminée hier. Après plus de 50 ans d’existence, le seul club de curling francophone de l’est de Montréal n’est plus. Les Forces armées canadiennes ont fermé leur glace de la Base militaire de Longue-Pointe et le bâtiment aura dorénavant une nouvelle vocation.

Les 230 joueurs venaient d’un peu partout pour y pratiquer leur sport favori.

L’infrastructure sera transformée pour permettre aux cadets de l’est de Montréal de bénéficier d’espaces de bureau adéquats.

Certains équipements seront transférés dans d’autres bases militaires, alors que le matériel excédentaire sera vendu à l’encan dans les prochains jours.

«Je comprends la tristesse qu’a suscitée l’annonce de la fermeture du club de curling, cependant, la nouvelle vocation des infrastructures permettra aux cadets de développer leurs activités dans un lieu empreint de mémoire», de commenter par voie de communiqué le colonel Sébastien Bouchard, commandant du Groupe de soutien de la deuxième Division du Canada.

Les membres du club ont été avisés officiellement des intentions de l’armée au début de 2016. Mais le projet de fermeture est dans l’air depuis quelques années.

Comme les installations de curling se trouvent sur des terrains de la Base militaire de Longue-Pointe, dans Mercier-Ouest, 50% des membres doivent provenir du corps militaire (soldats, vétérans ou membres de leur famille) selon les règles des forces armées.

Pour respecter ce ratio, le club devait recruter une centaine de militaires.

Les bénévoles du conseil d’administration ont élaboré un plan de redressement pour régulariser la situation et atteindre les objectifs.

«Nous avons fait preuve de bonne foi depuis l’annonce de la fermeture du club en janvier dernier, a déclaré Marjolaine Boutin-Sweet, députée fédérale de Hochelaga, qui appuie les membres du comité de survie dans leur lutte. Nous n’avons toutefois pas assez de temps pour mettre notre plan de redressement en œuvre.»

La députée a demandé l’intervention du ministre de la Défense nationale, Harjit Singh Sajjan, pour éviter la fermeture et obtenir un sursis. Ses demandes sont demeurées lettre morte.

Au lendemain de la date butoir (le 1er mai), le ministère n’avait toujours pas contacté les forces armées pour mettre le projet sur la glace.

L’an dernier, plus de 700 présences militaires ont été enregistrées aux activités du club de curling. Le potentiel de recrutement est là.

«Le problème, c’est que les militaires qui viennent jouer ne deviennent pas des membres en règle, explique Jocelyn Sauvageau, du Club de curling de Longue-Pointe. Il faudrait peut-être revoir notre définition, de sorte que lorsqu’un militaire vient jouer, il devient automatiquement membre.»

Les membres du club sont déçus de la décision des forces armées. Pour certains, il s’agissait d’une des seules activités qui leur permettait de sortir de la maison et de briser l’isolement. Plusieurs se demandent ce qu’ils feront dorénavant.

Mme Boutin-Sweet ne perd pas espoir et a l’intention de talonner son collègue du ministère de la Défense nationale, à la reprise des travaux à la Chambre des communes cette semaine.

 

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