Les léopards vivent dans une salle de bain

Photo: Wikicommons - Keven Law

Donnons beaucoup d’amour aux léopards aujourd’hui, parce qu’ils en ont bien besoin. Les pauvres ont perdu les trois-quart de leur territoire au cours des 260 dernières années, soit depuis que l’être humain a troqué la ferme en pensant que le bonheur et la prospérité les attendaient au détour d’un shift à l’usine.

C’est une étude publiée le 4 mai 2016 dans le magazine PeerJ qui le dit, à laquelle National Geographic, la Société zoologique de Londres et Panthera – pas le groupe de métal, mais bien l’organisation internationale dédiée à la préservation des félins – ont participé.

La communauté scientifique croyait généralement que le léopard coulait des jours heureux, regardant ses confrères lions et ses amis tigres se diriger droit vers l’extinction tout en étant lui-même à l’abri d’un sort aussi cruel. Il semble que non, selon l’étude, qui est une des plus complètes à avoir jamais été publiées sur eux.

Les léopards gambadaient d’Asie jusqu’à l’Afrique en passant par le Moyen-Orient avant le début de l’ère industrielle, un territoire qui représentait 13 beaux millions de kilomètres carrés de liberté pour eux. Aujourd’hui disparus du Moyen-Orient, ils survivent sur 3,3 millions de kilomètres carrés. C’est un peu comme si nous, qui vivons heureux dans nos 5 ½, nous nous retrouvions confiner à notre salle de bain. Hygiénique, me direz-vous, mais tout de même restreint pour élever la marmaille, à la longue.

L’étude a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme auprès de la communauté scientifique. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a d’ailleurs recommandé que le léopard soit classé comme une espèce vulnérable, réclamant que des mesures urgentes soient mises en place pour assurer la survie de ce félin emblématique des splendeurs du monde à poil.

Bien entendu que l’humain a quelque chose à voir avec cette triste réalité. Nous avons été plutôt actifs en ce qui a trait à la destruction de leur habitat naturel. Nous n’avons pas laissé notre place pour éliminer les proies qui composaient l’essentiel de leur diète. Et notre amour pour les trophées de chasse qui impressionnent tant la visite au chalet n’a sans doute pas aidé à freiner la lente agonie de l’espèce.

Les biologistes ont également foiré sur le cas des léopards. Ces animaux qui vivent de nuit étaient passés sous le radar des scientifiques chargés de les recenser. Aussi, ce n’est qu’aujourd’hui que la communauté scientifique réalise l’ampleur du gouffre dans lequel le léopard semble en bonne voie de sombrer.

Les projets d’avenir sont encore plus incertains en ce qui concerne trois sous-espèces de ces félins. Le léopard d’Arabie – il en restait moins de 200 en 2006 -, est en danger critique d’extinction, selon l’UICN. Même chose pour les panthères de l’Amour – oui oui! – qui vit dans l’est de la Russie, ou coule le fleuve Amour – aaaaah! -, qui ne seraient plus que 50 individus à l’état sauvage. Et la panthère de Chine du Nord tire aussi de la patte: leur nombre est si restreint qu’on est incapable de le déterminer avec certitude. On ne peut malheureusement pas reprocher à ces sous-espèces de prendre toute la place: leur aire d’habitat actuelle ne représente plus que 2% de ce qu’elle a déjà été avant la révolution industrielle.

Selon les termes de Philipp Henschel, coordonateur du programme de survie des lions chez Panthera interviewé par le New York Times, ces sous-espèces pourraient être rayées de la carte «d’ici cinq ans».

«Les biologistes doivent être prêts à investir beaucoup de sueur à compter ces félins, pour montrer au monde à quel point ils sont devenus rares.»

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Le garde-chasse approuve. À vos marques, prêts, protégez! Et pour donner un petit coup de pouce à nos félins favoris à l’agonie, le garde-chasse vous invite à partager cette image sur vos réseaux sociaux, histoire de conscientiser papa-maman au déclin brutal des léopards. Merci, et partagez prudemment, dixit L’Inspecteur Viral!

Leopard-de-lamour

Photo: Wikicommons, captée par Keven Law

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