Montréal

L’immigration au centre des débats dans Acadie

Photo: Yves Provencher/Métro

Benoit Valois-Nadeau - Métro

28 septembre 2018 à 9h01 - Mis à jour 28 septembre 2018 à 9h49 4 minutes de lecture

À l’approche des élections générales du 1er octobre, les candidats s’activent dans leur circonscription. Tout au long de la campagne, Métro vous propose un aperçu des enjeux de chacune des circonscriptions de l’île. Aujourd’hui: Acadie.

À cheval entre les arrondissements d’Ahunstic-Cartierville et de Saint-Laurent, la circonscription d’Acadie est l’une des plus multiethniques de Montréal.

Selon le recensement de 2016, 53% de ses habitants sont des immigrants (la moyenne québécoise est de 13,7 %). De ce nombre, le quart s’est installé au pays dans les cinq dernières années. Les communautés maghrébines (Algérie, Maroc, Tunisie) et du Levant (Liban, Syrie) sont particulièrement représentées.

Pas étonnant que les dossiers liés à l’intégration des immigrants fassent partie des priorités des candidats. La députée libérale sortante, Christine St-Pierre, veut ainsi que le comté devienne «LE pôle d’aide aux immigrants» dans cette partie de Montréal.

«Il faut essayer de fédérer le travail des différentes organisations du quartier, des bénévoles, des communautés religieuses, etc. Tout le monde travaille bien de son côté, mais il faut trouver comment mettre nos efforts ensemble», indique celle qui sollicite un quatrième mandat.

«Il y a des besoins énormes en matière d’intégration à l’emploi, de francisation et d’aide d’urgence», plaide de son côté la candidate de Québec solidaire (QS), Viviane Martinova-Croteau.

QS propose notamment de doubler les ressources allouées à la francisation et d’accélérer et de faciliter la reconnaissance des diplômes. La formation veut également augmenter le taux d’embauche dans la fonction publique des personnes issues des minorités ethno-culturelles à 25%, «de manière à rattraper le retard dans ce domaine», dit Mme Martinova-Croteau.
La candidate du Parti québécois, Farida Sam, défend également un meilleur accueil des personnes immigrantes.

«Au Parti québécois, on veut une politique d’immigration réussie», résume Mme Sam, une ingénieure d’origine kabyle installée au Canada depuis six ans.

Parmi ses propositions en matière d’intégration, le PQ suggère d’interdire la condition de première expérience canadienne de travail, un «obstacle important à l’emploi pour plusieurs immigrants», selon elle.

«Si 50 000 personnes immigrent au Québec chaque année, mais que 15 000 s’en vont après un an, c’est parce qu’il faut mieux les intégrer», soutient Farida Sam en évoquant une baisse possible des seuils d’immigration. La candidate de la Coalition avenir Québec, Sophie Chiasson, n’était pas disponible pour répondre à nos questions.

Bastion libéral
Véritable château fort libéral, la circonscription n’a envoyé que des rouges à l’Assemblée nationale depuis sa création, en 1972. Christine St-Pierre l’a emporté très facilement lors des dernières élections générales, avec 71% des votes et une majorité de 20 226 voix.

Dans ces conditions, comment aborde-t-on la campagne électorale? «Les combats perdus d’avance sont ceux qu’on ne livre pas, fait valoir Farida Sam, candidate péquiste dont le parti a obtenu 11,68% des voix lors du dernier scrutin.

«On tire une certaine fierté d’être appuyé aussi fortement, mais il ne faut jamais tenir les citoyens et les citoyennes pour acquis. C’est certainement le meilleur conseil que je puisse donner», affirme Mme St-Pierre.

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