Un premier autobus 100% électrique au Québec

Un premier autobus entièrement électrique est arrivé au Québec. Après presqu’un an de retard, la Société de transport de Laval (STL) a pris possession un peu avant Noël d’un bus qui ne requiert aucun combustible fossile pour rouler.

«Enfin, s’est exclamé lundi le président de la STL, Jean-Jacques Beldié lors du dévoilement du bus. Celui-ci devait être livré en janvier 2012, mais son homologation auprès de Transports Canada et des difficultés éprouvées par le fabricant ont entraîné des délais.

Construit par l’entreprise américaine DesignLines, ce bus 100% électrique a coûté 894 000$. Le ministère des Transports a accordé une subvention de 600 000$ et Hydro-Québec en a donné une de 100 000$. D’une longueur de 40 pieds, il est semblable aux autres autobus de la STL. Il est doté de piles à recharge lente, ce qui lui permet de parcourir environ 200 km sans devoir retourner au garage. La recharge complète des piles prend de 7 à 8 heures.

«L’autonomie de l’autobus dépendra des conditions climatiques, du nombre d’arrêts, du nombre de passagers, de la climatisation ou du chauffage qui pourrait être en fonction», a expliqué le directeur général de la STL, Guy Picard.

Au cours des prochains mois, l’autobus subira une série de tests. La STL étudiera son fonctionnement dans toutes les conditions climatiques et sur plusieurs circuits. Au printemps, il sera progressivement mis en en service pour recueillir les commentaires des clients.

Les conclusions des tests seront partagées avec d’autres sociétés de transport du Québec, qui, elles aussi, font l’essai de véhicules électriques.

Pour le moment, il est évident pour Guy Picard que des bus à recharge lente comme celui qu’a acquis la STL ne pourraient pas constituer une flotte d’autobus en raison de leur autonomie limitée. «À Laval, ils ne couvriraient seulement que 20% de nos besoins, a-t-il fait savoir. Nos autobus, qui font le plus de kilométrage, parcourent 450km par jour.» Des autobus à biberonnage, qui sont rechargés fréquemment le long d’un circuit, devraient être ajoutés à une flotte de bus entièrement électriques pour les trajets plus longs.

La STL prévoit commencer à remplacer ses autobus hybrides et ceux qui fonctionnent au diesel par des autobus 100% électriques vers 2018, d’après M. Picard. «Il faut attendre que la technologie se développe. Il y a des spécialistes qui nous disent que la technologie ne sera pas mature avant 8 ou 10 ans. Un autobus doit faire ses preuves. Si on en achète un ou deux, ça va, mais on ne peut pas acheter 10 ou 15 véhicules avec des technologies dont on n’est pas certain.»