Ces PME qui ont adopté le RVER

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Même si les PME ont encore du temps devant elles pour implanter le nouveau Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER), certaines ont décidé de passer à l’action tout de suite. Voici comment ça se passe.

À l’annonce du régime en 2014, les entreprises ne se sont pas bousculées au portillon. Seulement 54 l’avaient implanté après 3 mois. Depuis, la cadence a augmenté, si bien qu’elles étaient 1100 entreprises en septembre dernier à offrir le RVER.

Pourquoi des entreprises devancent-elles la date butoir? «Ce sont principalement des entreprises qui désirent jouer un rôle social, en offrant une solution de retraite à leurs employés, explique Éric Filion, vice-président de l’épargne-retraite collective chez Desjardins. La réalité est là : les gens n’ont pas de plan, et ils ne sont pas prêts à prendre leur retraite.»

Par amour pour ses employés
Héloïse Thibodeau Architecte  inc. fait partie de ces PME qui ont adopté le RVER avant d’y être forcées. C’est un employé, un jour, qui est arrivé avec l’idée. Héloïse Thibodeau n’en avait jamais entendu parler auparavant, mais elle a accepté sans hésitation.

«Il faut dire que ce n’est pas facile, comme employeur, d’offrir une solution de retraite à ses employés.» Héloïse Thibodeau, architecte

La firme existe depuis 13 ans et compte une quarantaine d’employés. Or, la présidente n’a jamais senti la pression d’offrir un tel avantage. «Dans le privé, c’est entendu qu’on ne peut offrir des fonds de pension comme dans la fonction publique», dit-elle.

Héloïse Thibodeau a décidé de bonifier les cotisations de ses employés. La formule retenue est celle d’une contribution additionnelle de 20 % pour 2 ans d’ancienneté, de 30 % pour 3 ans, de 40 % pour 4 ans et de 50 % pour les employés qui ont 5 ans et plus d’ancienneté.

L’implantation du programme s’est faite en quelques mois. «À partir du moment où l’entreprise nous donne le feu vert, explique le vice-président chez Desjardins, avec qui Héloïse Thibodeau fait affaire, on prévoit environ deux mois pour la transition.»

«Ça nous a demandé plus d’organisation qu’on le pensait», souligne Johanne Turgeon, l’adjointe administrative responsable de mettre le régime en place. On doit faire nous-mêmes le suivi, pour ne pas dépasser les cotisations maximales.»

Le bilan demeure toutefois positif : «Complètement!» s’exclame Mme Thibodeau. Quand on lui demande s’il s’agit d’une manière d’attirer de nouveaux talents, elle répond candidement : «Oui… mais ce n’était pas ma première intention. Je voulais faire plaisir au personnel que j’ai déjà, que j’aime, que je connais et à qui je veux offrir le meilleur.»

Une réaction positive
«Oh yes!», telle fut la réaction de Johanne Turgeon lorsqu’elle a appris qu’elle aurait accès à un régime d’épargne retraite, par surcroît bonifié par son employeur. «C’était vraiment une bonne nouvelle, car on n’a pas d’autres avantages, comme des assurances.»

Le régime a suscité une large adhésion. «Environ 90 % des employés s’en sont prévalus.» Car l’adhésion se fait sur une base volontaire, comme l’indique son nom.

Les employés ont également le choix de moduler leurs cotisations. Johanne Turgeon, elle, s’est assurée de faire prélever le maximum: «Comme je suis ici depuis 8 ans, je voulais bénéficier du 50 % de la part de l’employeur.»

Pour ce qui est des modalités du régime, Éric Filion rappelle que le RVER est défini de manière très stricte dans la loi : «Les options de placement sont établies d’avance. Il s’agit d’un produit relativement standard d’un fournisseur à l’autre.»

Johanne Turgeon a donc eu accès à deux volets : cycle de vie, qui est un portefeuille équilibré qui devient de plus en plus prudent à l’approche de la retraite, puis un volet personnalisé, où l’épargnant peut choisir lui-même son profil d’investisseur.

L’adjointe a choisi de personnaliser ses placements. «On accède à notre profil à partir de l’internet. Il y a un questionnaire à remplir. Ça se fait sans problème. Et si on veut parler à un conseiller, il y a un numéro auquel on peut appeler.»

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