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Bharati 2: Mosaïque en mouvement

Photo: Chantal Levesque

Toutes les couleurs, l’énergie, les rythmes, les mouvements, les contrastes de l’Inde explosent au sein de Bharati 2: Dans le palais des illusions.

Cela fait une décennie que Bhavna Pani tourne avec Bharati. D’abord avec le premier volet de ce spectacle de danse et de musique visant à présenter le visage de l’Inde d’aujourd’hui, avec tous ses contrastes, entre tradition et modernité. Puis désormais, avec une suite qui se concentre sur un aspect plus spirituel, un jeu entre la réalité et les mirages. «En fait, ça fait douze ans que je fais partie de cette aventure, précise la star originaire de Bombay dans un chaleureux sourire, tandis que ses bracelets s’entrechoquent dans un bruit cristallin. Parfois, quand les gens me demandent comment je m’appelle, je réponds Bharati plutôt que Bhavna. Je traverse une petite crise d’identité.»

Même si elle le voulait, impossible de s’en défaire. La production fait désormais partie de son identité à elle. Sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier, où elle vient de répéter des extraits, entourée de danseurs et de chanteurs, elle nous confie qu’elle se sent comme «une ambassadrice de son pays». Car, c’est statué ainsi, l’ensemble est surtout destiné à faire découvrir la culture indienne à ceux qui ne connaissent pas forcément son incroyable richesse. «Moins vous en savez, plus c’est plaisant. Laissez-NOUS vous dire c’est quoi!» lance-t-elle.

«Ma culture, c’est l’unité et la diversité, c’est comme 26 pays différents regroupés en un seul. Immense.» –Bhavna Pani, actrice et danseuse

«C’est tellement énorme, tellement complexe, tellement varié. Je ne saurais définir l’Inde 
seulement en mes mots.» –Chintan Pandya, acteur

Celui qui en dit beaucoup, c’est Chintan Pandya. L’acteur à la voix douce incarne, bah, «à peu près 18 personnages» dans ce Palais des illusions. Le plus important : celui du narrateur. C’est lui qui sert de guide durant ce périple éclaté où les personnages «utilisent tous les transports en commun possibles et imaginables» pour traverser le sud du pays. En effet, comme il nous l’explique dans un français sublime, si le premier volet était porté par la musique hindoustani du nord, le deuxième, lui, se base sur la musique carnatique du sud. Et il porte des influences issues des films de Tollywood, tournés principalement en langue télougou, et de Kollywood, réalisés en tamoul à Chennai. «C’est vrai que, quand on parle du cinéma indien en général, le premier mot qui nous vient en tête, c’est Bollywood. Mais il y a d’autres industries cinématographiques qui sont encore plus populaires au niveau régional.»

Le spectacle, qui entremêle danse traditionnelle incarnée et chorégraphies populaires explosivement énergiques, explore d’ailleurs cette démarcation parfois floue qui existe entre ce qui se passe au quotidien, dans le réel, et ce qui se déroule sur les écrans de cinéma. Sans pour autant que ce soit une critique de la célébrité, de ses mirages et de ses travers, non. «On souhaite surtout tendre un miroir aux spectateurs et dire: ça, c’est la réalité. Ne vous méprenez pas! remarque Bhavna. Mais il n’y a rien de cynique dans notre propos. On ne clame pas: revenez sur terre et cessez de rêver. Au contraire. Ce qu’on dit, c’est savourez vos illusions. Elles sont magiques.»

Si on revient au thème de la célébrité, on notera que les interprètes eux-mêmes ont eu à composer avec ses effets depuis la création du spectacle. Effectivement, le show a été présenté dans une vingtaine de pays. «Bharati, c’est devenu un symbole, note Chintan. C’est devenu une marque! Surtout en France. C’est fou, les gens descendent dans les stations de métro pour faire des photos avec nous. On se sent un peu comme des vedettes de Bollywood!»

Bharati 2
À la Salle Wilfrid-Pelletier
Vendredi et samedi

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