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Un film de Star Wars à saveur indie

Rogue One: A Star Wars Story..L to R: Alan Tudyk (K-2SO), Felicity Jones (Jyn Erso), Diego Luna (Cassian Andor), Donnie Yen (Chirrut Imwe), Jiang Wen (Baze Malbus), and Director Gareth Edwards on set. ..Ph: Jonathan Olley..© 2016 Lucasfilm Ltd. All Rights Reserved. Photo: Jonathan Olley

Réalisateur de longs métrages comme Monsters et 
Godzilla, Gareth Edwards avait trop peur de refuser de mettre 
en scène un Star Wars – malgré la pression gigantesque. 
En entrevue avec Métro, le cinéaste britannique de Rogue One: A Star Wars Story a également affirmé qu’il voulait donner 
une saveur indie au plus récent volet de la mythique franchise, en salle le 16 décembre. Explications.

Réaliser un film de cette envergure requiert un engagement de deux à trois ans. Qu’est-ce qui vous a poussé 
à accepter de relever ce défi?
C’était trop difficile de dire non. Si j’avais refusé, j’aurais vu des affiches de Rogue One 
en me promenant et le nom du réalisateur en bas n’aurait pas été le mien. J’aurais eu 
des remords en pensant que ç’aurait pu être moi. Il n’y avait pas vraiment de choix.

Réaliser un film de Star Wars est extrêmement intimidant, en raison de toute la pression et de la qualité des épisodes précédents. C’est un marathon, mais je n’aurais pas eu la conscience tranquille 
si je n’avais pas saisi cette 
occasion. D’une certaine façon, j’étais pris au piège, mais j’ai passé un bon cinq secondes à me dire: «Je ne devrais pas faire ça»!

La distribution du film 
est diversifiée (on y trouve l’acteur mexicain Diego Luna, l’Anglaise Felicity Jones, l’Afro-Américain Forest 
Whitaker, le Hongkongais Donnie Yen…) Était-ce votre décision ou celle du studio?
Une grande partie du choix revient au directeur du casting, mais en fin de compte, il faut passer par le réalisateur pour voir quels acteurs il préfère. Ce n’est qu’ensuite ces derniers sont présentés au studio. 
Cette fois, le studio a accepté 
chacune de nos propositions.

Nous voulions évidemment une distribution plus diversifiée que celle des films originaux pour refléter le monde dans lequel on vit aujourd’hui. Je me considère chanceux d’avoir pu entendre, en tant que jeune Britannique 
tous ces accents du Royaume-Uni que l’on entend dans les premiers Star Wars. Ils m’ont incité à me lancer dans le cinéma. Je veux que d’autres enfants soient connectés à ces nouveaux films comme je l’ai été moi-même aux précédents.

De plus, ce volet parle de la création de l’Alliance rebelle, qui est une organisation hétéroclite regroupant des gens 
de partout dans la galaxie.

Dans le Star Wars original, il y a cet escadron qui attaque l’Étoile de la mort. Nous voulions que notre film soit différent, qu’il ait l’air différent. C’est pourquoi nous voulions un mélange de plein de gens d’origines diverses. Cependant, nous ne sommes pas partis avec l’idée que tel personnage devait être comme cela et un autre comme ceci. Nous étions plus à la recherche des meilleurs acteurs dans le monde.

Qu’est-ce qui vous a convaincu d’embaucher Diego 
Luna (qui joue le rôle 
du capitaine Cassian Andor 
dans Rogue One), justement?
Son personnage est un espion rebelle qui doit parfois faire des actions détestables dans 
le cadre de son boulot; alors je voulais avoir un acteur sympathique et attachant. De cette façon, peu importe ce qui arrive dans le film, l’audience va rester de notre côté. Diego a cette qualité. Dès qu’il arrive quelque part, on a envie de devenir son meilleur ami.

De surcroît, il est très accessible. Il n’a pas peur de baisser sa garde et de montrer son côté plus émotif. Je n’aimais pas l’idée d’un combattant dur et froid pour ce rôle; ce n’est pas le genre de chose à laquelle je m’identifie. Je voulais un être humain. Pour Diego, nous avons choisi des moments où on peut voir son tourment, où il peine à prendre certaines décisions.

Est-ce que le studio 
(Walt Disney Pictures) vous a laissé beaucoup de liberté dans la réalisation du film?
Il y a beaucoup de pression… évidemment Star Wars, c’est très gros. Nous avons adopté le thème du film et nous avons ensuite commencé à nous rebeller. Une chose importante à souligner est que Rogue One ne fait pas partie de la saga principale. Nous n’avions donc pas à préparer le terrain pour un autre film. Nous avons eu beaucoup de libertés dans ce que nous voulions faire. Tout cela dans l’espoir que personne ne puisse savoir exactement comment l’histoire va se terminer. Je crois qu’on nous a donné le droit d’être plus braves que des films du genre le sont normalement. Je pense que les gens seront surpris de constater à quel point le film est différent.

Nous savons déjà que les personnages principaux 
voleront les plans de l’Étoile de la mort, mais vous parlez d’une chute inattendue. 
A-t-il été difficile d’arriver avec une fin différente?
Ç’a été un travail long et passionné. C’était un peu comme déchiffrer un code. Vous essayez un paquet de combinaisons jusqu’à ce que vous trouviez la bonne. Nous avons eu besoin d’un an environ pour trouver la bonne façon de raconter notre histoire. Je ne veux pas la gâcher, donc je n’en dirai pas trop, mais un de nos scénaristes, Chris Weitz, a proposé quelque chose et nous avons tout de suite dit: «Ça y est, c’est parfait.» Nous sentions que ce film devait se conclure sur une idée précise. À partir de là, nous avons travaillé à l’envers.

J’ai l’impression que Rogue One est le film indie de la saga. Il semble plus intime. Est-ce que c’est voulu?
Nous voulions embaucher des gens qui avaient travaillé sur de petits projets très créatifs, très artistiques et aussi sur des blockbusters. Pour nous, la meilleure version de Rogue One serait une combinaison de ces deux univers. Par exemple, nous avons créé des règles sur la façon dont le récit allait être tourné avec le directeur photo, Greig Fraser, qui a travaillé sur des longs métrages comme Zero Dark Thirty et Foxcatcher.

Nous avions toutes 
ces aspirations sur la façon dont nous allions procéder. Même si parfois il faut bien planifier, nous avons fait beaucoup de hors-piste. Même des choses qui se sont retrouvées dans la bande-
annonce n’étaient pas prévues au départ. Quand Orson Krennic tient son fusil avec une grosse planète circulaire derrière lui [avis aux fans], ce n’était pas dans la scène. Ben Mendelsohn est demeuré dans son personnage, nous avons continué à filmer et c’est un beau petit moment qui est simplement arrivé. Je sens que ce genre de chose devait se produire, mais ne serait peut-être pas arrivé 
si nous n’avions pas eu 
cet esprit d’indépendance.

L’avant Star Wars

Avant de se faire offrir 
la direction d’un film de 
Star Wars, Gareth Edwards, 
41 ans, a dû se faire une 
réputation dans le monde 
de la science-fiction. Il a commencé à être reconnu après la parution de Monsters (2010), un 
film indépendant qu’il 
a écrit et réalisé en plus 
de s’occuper des effets 
spéciaux. Il a également réalisé la plus récente version de Godzilla, en 2014.

Rogue One: A Star Wars Story..Cassian Andor (Diego Luna)..Ph: Jonathan Olley..© 2016 Lucasfilm Ltd. All Rights Reserved. Diego Luna campe le rôle du capitaine Cassian Andor dans Rogue One: A Star Wars Story./Collaboration spéciale.

La plus belle des surprises

Diego Luna arrivait à peine à contenir son excitation quand il a appris qu’il ferait partie de la distribution de Rogue One: A Star Wars Story. Après tout, il s’agit de la plus grosse franchise du cinéma.

L’acteur mexicain campe le rôle du capitaine Cassian Andor, le rebelle calme qui a pour tâche d’empêcher l’imprévisible Erso (Felicity Jones) de perdre les pédales.

Luna, 36 ans, se souvient qu’il croyait que quelqu’un lui faisait une blague quand le réalisateur Gareth Edwards lui a annoncé qu’il avait été choisi. «Au départ, je pensais qu’on se moquait de moi. Je ne l’ai pas vu venir. Quand Gareth a dit qu’il aimerait me voir jouer ce rôle, il a indiqué qu’on devait d’abord s’assurer que la chimie était bonne avec l’actrice, et le studio devait ensuite donner son approbation. Le processus a duré plusieurs mois. Un soir, Gareth m’a appelé pour me dire: “Bienvenue dans Star Wars” et j’ai sauté de joie. J’étais tellement heureux, mais je devais garder cela pour moi.»

Luna se réjouit notamment du fait que la distribution de Rogue One est composée d’acteurs d’origines diverses et qui ont rarement, voire jamais, eu l’occasion de jouer dans un film à si grand déploiement. Tout cela, à son avis, a permis de créer un blockbuster à saveur unique.

«Quand on regarde l’affiche, on voit que les responsables ont mis l’emphase sur la diversité, a-t-il indiqué. Plusieurs membres de la distribution n’ont jamais joué dans une œuvre de cette envergure. C’est ce que Gareth voulait. Un groupe d’acteurs qui aurait une approche plus intime et qui lui permettrait d’offrir un film différent. Je crois que c’est réussi. Il y a des moments dans le vaisseau où l’action se déroule dans des espaces exigus. 
Les personnages doivent interagir, et l’atmosphère 
est très intime.»

Le souci du détail
L’univers de Star Wars est riche en personnages, en mythologie, en design, et les fans finis s’attendent à la perfection. Luna a été un témoin privilégié de ce souci du détail pendant le tournage. «Rien n’a été improvisé. Tout a été réfléchi, étudié et conçu avec rigueur. Vous pouvez dormir tranquille, le matériel est entre de bonnes mains.»

«Et là, je parle de tout le monde en charge: ceux qui font le film, ceux qui créent les costumes, les décors, a-t-il ajouté. Tout fonctionne et est là pour une raison. Et les règles sont respectées. Par exemple, un des trucs bizarres sur cette galaxie est qu’il n’y a pas de bouton. Je l’ai appris parce que j’essayais d’enfiler un costume et il ne m’allait pas. J’ai donc proposé d’ajouter un bouton et on m’a dit: «Non, il ne peut pas y en avoir». Mes parents travaillent dans le domaine du design donc c’est quelque chose auquel je porte attention. Je n’avais jamais collaboré avec une équipe aussi méticuleuse. J’ai fait plus d’essayages de costumes que de répétition durant le tournage. Tout ce que j’ai porté avait une raison d’être, une utilité et devait être enfilé à un moment précis pour permettre au spectateur d’entrer dans 
une réalité différente.»

«Je n’ai pu le dire 
à personne pendant 
deux ans. Je n’osais même pas prendre un verre de trop par crainte de trop en dire.» 
–Diego Luna, sur la difficulté de garder 
sa participation à Rogue One secrète

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