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Run the Jewels à Osheaga 2015

Photo: Josie Desmarais

Il sait. Killer Mike SAIT réussir une entrée sur scène. Vendredi après-midi, il l’a fait au son de We Are the Champions de Queen, immortel hymne que faisait tourner son DJ.

Calotte des Expos sur la tête, le rappeur de Run the Jewels s’est vite emparé du micro pour annoncer que lui et son comparse, El-P, allait «fu*k this fu*king festival up». Puis, ledit El-P est monté sur scène à son tour, l’a pris dans ses bras, tape dans le dos, tape dans le dos, et le fu*king up du fu*king festival a commencé.

Encensé par la critique depuis sa formation en 2013, adoré, rapidement, par un cercle sans cesse grandissant d’admirateurs, le duo de quarantenaires a pu prendre la mesure de sa popularité en sol montréalais vendredi (même si la proportion de locaux semblait somme toute petite au festival).

C’est à ce show qu’on a aperçu la première manifestation de body surfing du jour, à ce show aussi qu’on a vu le retour d’une tendance phare de l’an dernier, soit celle des animaux marins gonflables brandis haut dans les airs par les spectateurs. Un hippocampe, un dauphin. Wop, wop!

Un jeune homme avait même peint une toile à l’effigie du premier album – éponyme – des rappeurs, paru en 2013 sous étiquette Fool’s Gold. Et il avait, oui, amené la toile en question avec lui sur place. «Ramène ton artistic ass ici!» lui a ordonné Killer Mike en rigolant. Chose que l’artiste a fait en deux temps trois mouvements, trop content de présenter son œuvre en si bonne compagnie et à tant de gens en même temps.

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Run the Jewels

Le New-Yorkais El-P aussi était content, et il l’a dit, promettant aux spectateurs qu’il ne parlerait pas trop longtemps, mais leur promettant par contre: «Aussi longtemps que vous serez ici, ce sera un fu*king blockbuster!» Phrase servant de prétexte à lancer, bien sûr, la pièce Blockbuster Night Part 1. Tandis que la foule scandait: «R! T! J! R! T! J!», le Géorgien Killer Mike a de son côté évalué, un classique, quel «côté du parterre criait le plus fort» avant d’enchaîner les morceaux engagés, comme Sea Legs ou Lie, Cheat, Steal, marqué par les réponses de: «Everybody’s doing it!» des fidèles.

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Avant Close Your Eyes (And Count To Fuck), chantée sur l’album en collaboration avec Zack de la Rocha de Rage Against the Machine, El-P a prévenu tous ceux qui ne souhaitaient pas voir leur calme troublé que le moment était peut-être venu de s’éloigner du devant de la scène pour trouver un coin plus tranquille. «Si vous avez un téléphone portable ou des lunettes de soleil que vous aimez, ou encore des souliers auxquels vous tenez, ceci est votre dernier avertissement!»

Il a bien fait de le dire, car l’énergie dans le «mosh-pit» est montée à son max et les téléphones, lunettes et souliers précieux n’ont probablement pas été épargnés. Et puisqu’il n’y a rien comme un hymne de Noël (non traditionnel) pour clore les choses en beauté, en guise de finale, les gars ont opté pour A Christmas Fu*king Miracle, dédié à «tous nos proches partis trop tôt, qui ne pouvaient être là avec nous, en cette belle journée.»

Une belle expérience.

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