Céline Dion: «À la vie, à la mort»

Céline Dion s’est confiée avec sagesse et dignité à l’animatrice Marie-Claude Barrette lors d’une entrevue de 30 minutes diffusée à TVA mercredi soir.

Il s’agissait de la première entrevue que la chanteuse accordait à un média québécois depuis le décès de son mari, René Angélil, le 14 janvier dernier.

«Tous les jours, je regarde René-Charles, Eddy et Nelson, et je vois René. Il vit à travers eux», a déclaré avec sérénité Céline Dion à propos de ses trois enfants.

D’emblée, Marie-Claude Barrette lui a posé «la question que tout le monde se pose : Comment vas tu?» La star a répondu : «Honnêtement ça va très bien, vraiment très bien.»

Céline Dion a dit avoir vécu les funérailles de René Angélil comme la continuation de leur mariage. «Lors d’un mariage, on dit qu’on s’aime “À la vie à la mort”. C’est pourquoi j’ai demandé à mon neveu et à ma nièce, qui étaient à notre mariage, d’être devant nous pour nous ouvrir le chemin aux funérailles», a raconté la chanteuse. René portait d’ailleurs le même habit qu’à son mariage, à sa demande.

Pour apprendre la mort de leur père à Eddy et Nelson, ses jumeaux âgés de cinq ans, Céline a évoqué le film d’animation Up. «Papa est up», comme les ballons qui s’envolent dans le film, leur a-t-elle expliqué. «La chose dont je suis le plus fière en tant que mère est d’avoir amené mes enfants à ne pas avoir de craintes, de peurs, de questions… ç’a été clair», a confié la chanteuse.

Chaque soir avant d’aller au lit, Céline et ses enfants ont un rituel où ils envoient un message à René en s’adressant à une photo encadrée de lui. Sur le cadre, les lettres TVEC sont inscrites, signifiant «Tout va être correct». Dans la chambre, deux lampes illuminent le plafond d’étoiles. «Ça nous rapproche de nos sentiments, on se sent près de lui», a confié la star, ajoutant se sentir «vraiment en paix».

«L’amour règne dans la maison», a assuré la chanteuse, visiblement sereine, qui a raconté avoir enlevé «le mal» dans la maison de Las Vegas, c’est-à-dire les signes de la maladie de René Angélil, notamment son lit thérapeutique et son banc pour le bain.

La chanteuse semble vivre le deuil avec beaucoup de résilience, elle qui a perdu un de ses frères quelques jours après le départ de son mari. Lisant un extrait de sa biographie parue en 1997, Marie-Claude Barrette a cité Céline Dion expliquant que la mort des autres signifie aussi sa propre mort, «à petit feu». «Oui, c’est mourir un peu à petit feu, a précisé la chanteuse en entrevue. Mais chaque pétale qui va me quitter, je vais avoir pris le meilleur de ces gens-là. Et le cœur jeune, au centre, va battre très fort.»

Céline Dion a confié pleurer plus sur scène que chez elle. «Sur scène, je sens que les gens dans le public se disent : “Je ne sais pas comment elle fait”». Les gens étaient nerveux pour moi, alors j’ai pleuré sur scène.»

Il faut dire que la chanteuse a recommencé à donner des spectacles un mois à peine après les funérailles de son mari. «C’était dur, mais il fallait que je casse la glace parce que j’ai encore cette passion d’être sur scène, a-t-elle expliqué. Ça m’aide à extérioriser ma peine. Je sais que René veut que je continue à faire ce métier.»

À la toute fin de cette entrevue toute en douceur, la star a remercié le public québécois: «Vous m’avez tous aidé, à distance, de près ou de loin.»