Une antenne qui dérange

Du jour au lendemain, les résidents de la Place Chanceaux dans l’arrondissement d’Anjou ont vu leur petite rue se transformer. La compagnie de télécommunication Rogers a installé une antenne de près de 15 mètres dans la cour d’un résident.

Un beau matin du mois d’avril, alors que les résidents s’adonnaient à leur routine, des camions de pieutage se sont installés en face d’une maison du voisinage. À leur retour du travail, en fin d’après-midi, les citoyens ont découvert une antenne de 14,9 mètres de hauteur, plantée dans la cour d’un de leurs voisins.

Outre l’impact visuel qu’a créé l’installation de l’antenne de Rogers, les résidents de la Place Chanceaux dénoncent la manière dont la compagnie a procédé.

« Rogers ne nous a jamais consultés pour avoir notre avis. On s’inquiète de l’impact que l’antenne peut avoir sur la santé. On a tous des enfants. Il y a une école à moins de 200 mètres et derrière, il y a une résidence pour personnes âgées », confie Sylvain Plourde, qui réside dans la maison voisine à celle où l’antenne a été aménagée.

Selon le rapport du Comité permanent de la santé sur les examens des effets possibles sur la santé du rayonnement électromagnétique de radiofréquences, à court terme, les basses fréquences émises par les antennes comme celles de la Place Chanceaux (entre 0 et 300 gigahertz) « n’ont pas la propriété de briser les liaisons chimiques dans les tissus organiques et d’endommager l’ADN, principal constituant du matériel génétique du corps humain ».

Toutefois, dans même rapport il est précisé que certains scientifiques ont découvert qu’une exposition de longue durée à ce même rayonnement pourrait s’avérer dommageable.

Un seul citoyen averti

Le propriétaire de la résidence où l’antenne a été installée, M. Thebault, a expliqué que Rogers l’a approché il y a quelques mois pour lui offrir une petite compensation monétaire en échange de la location d’une partie de leur terrain. « On a posé des questions. On voulait savoir s’il fallait qu’on appelle à l’arrondissement. Ils nous ont dit que c’était un service clé en main. Tout ce que j’avais à faire c’était de signer le bail, Rogers s’occupait de tout le reste », souligne-t-il. Dans toute cette histoire, Rogers n’est toutefois pas allé à l’encontre des règles. Selon le règlement sur les antennes de télécommunication disponible sur le site d’Industrie Canada, les compagnies ne sont pas tenues d’aviser les résidents d’un quartier lorsqu’une antenne de moins de 15 mètres de hauteur est installée.

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