«Il faudrait plutôt s’occuper des vraies affaires»

Photo: Archives TC Media

L’intention du ministre de l’Éducation, François Blais, d’abolir les élections scolaires soulève bien des questions. La commissaire scolaire de Mercier, Émilie Auclair, a hâte que l’on arrête de parler de structures pour plutôt se concentrer sur les vraies affaires: la réussite et les services aux élèves.

On veut abolir une structure démocratique légitime pour la remplacer par on ne sait pas trop quoi, déplore celle qui a été élue en novembre dernier. Nous sommes les représentants des citoyens, il est normal que ceux-ci aient leur mot à dire dans le choix de leurs élus scolaires.

Mme Auclair reconnaît que le faible taux de participation des électeurs (moins de 5%) peut amener plusieurs interrogations.

«Il faut trouver des solutions pour susciter une plus grande participation. C’est là-dessus qu’il faut mettre des efforts. Pourquoi ne pas faire coïncider les élections municipales avec les élections scolaires. Le sujet a déjà été discuté, il faudrait peut-être passer de la parole aux actes.»

Une courroie de transmission
Depuis son élection, il ne se passe pas une journée sans que des parents ne l’interpellent pour divers dossiers, indique Mme Auclair.

Cette dernière n’est pas convaincue que les parents auraient droit à un même service personnalisé si les commissaires scolaires étaient remplacés par des fonctionnaires, des gestionnaires du ministère de l’Éducation ou encore des gens nommés par le ministre.

«Dernièrement, des parents sont venus au conseil des commissaires déposer un projet d’école alternative pour Mercier. Je les ai accompagnés dans leurs démarches et les ai appuyés.

«Il y a encore beaucoup de travail à faire dans ce dossier et je suis leur courroie de transmission à la Commission scolaire de Montréal. Le contact est direct. Il ne faut pas perdre cette façon de faire.»

Un rôle sous-estimé
Le rôle du commissaire scolaire est sous-estimé, note Mme Auclair. Il ne se limite pas qu’à entériner des recommandations ministérielles. Il y a le budget à gérer, les services aux élèves à offrir, le transport scolaire à orchestrer, les bâtiments à entretenir, etc., fait-elle remarquer.

En attendant les propositions du ministre Blais, l’opposition s’organise de toutes parts. Les commissions scolaires veulent rencontrer le ministre pour discuter.

M. Blais a toutefois déjà confirmé l’abolition des élections scolaires et évoqué de remplacer les commissaires par une éventuelle instance de gouvernance régionale, composée des directeurs d’école, des parents et d’élus municipaux. Dans ce contexte, les échanges risquent d’être de courte durée.

 

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