Six enseignants suspendus au collège de Rosemont

La direction du collège de Rosemont a annoncé, mardi, avoir suspendu, avec salaire, six enseignants. « Des mesures administratives » prises le temps de faire la lumière sur leur participation à la « grève sociale » du 1er mai.

Le 30 avril, la Commission des relations du travail avait émis une ordonnance obligeant «les officiers, les représentants, les mandataires, les enseignants à prendre les mesures nécessaires pour que soient fournies les prestations normales de travail, et que ces derniers s’abstiennent de participer à toute cessation concertée de travail», rendant ainsi tout mouvement de grève illégal.

Dans un communiqué, la direction rosemontoise rappelle que « le Syndicat des professeures et des professeurs du Collège de Rosemont avait informé le collège, et tous les enseignants, qu’il prenait la décision de respecter l’ordonnance et, par conséquent, que toutes les activités auraient lieu, selon l’horaire habituel ».

Or, le collège indique que « contre toutes attentes, des enseignantes et des enseignants ont pris des initiatives individuelles de bloquer les accès » de l’établissement, précisant que « les étudiantes et les étudiants n’étaient pas en grève lors de cette journée ».

Rappelons qu’à la suite de ce blocage, toutes les activités au sein de l’enceinte avaient été suspendues pour la journée.

Le collège ajoute qu’il mène actuellement une enquête interne, mais ne souhaite pas s’exprimer davantage sur le dossier.

La direction précise prendre des « mesures pour limiter les impacts possibles pour les étudiants concernés.»

La position du SPCR
Pour sa part, Francis Careau, le président du SPCR « dénonce le processus disciplinaire engagé » par la direction envers ses membres.

« Nous allons offrir tout notre soutien aux enseignants touchés, ajoute-t-il. Nous avons des craintes sur l’avenir de nos discussions avec la partie patronale dans les prochains mois. »

Avec la fin de la session qui approche, M. Careau estime que cette suspension aura « des impacts réels sur les élèves ».

« Nous avons justement des discussions, en ce moment, avec les représentants de l’association étudiante », précise-t-il.

Concernant les évènements du 1er mai, M. Careau reste prudent et avoue que la situation dans laquelle se trouvent les six enseignants « est délicate ».

« Nous avions décidé de respecter l’ordonnance, mais je ne veux pas faire de déclaration qui pourrait leur porter atteinte. Nous en sommes à faire une enquête », confie-t-il.

Le président du SPCR ajoute tout de même « ne pas pouvoir confirmer à l’heure actuelle si ce sont les professeurs qui ont bloqué les portes » du collège le 1er mai.

« Il n’y avait pas de mandat de grève de la part des étudiants, mais ils étaient nombreux à être présents avec des casseroles devant l’établissement », laisse-t-il savoir.

Le SPCR se réunit en assemblée générale dans une semaine pour définir de la suite des actions à donner.

Il doit également rencontrer la direction rosemontoise, jeudi.