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Une friperie solidaire

Friperie La Boite Aux Trésors, 610 Rue Barré, Saint-Laurent, QC. Propriétaire: Mélanie Piché. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media


Réutiliser, repenser, aider. Après avoir sauvé de la fermeture il y a huit ans la friperie pour enfants La Boîte aux Trésors de Saint-Laurent, la propriétaire Mélanie Piché souhaite soutenir les mères monoparentales.

Cette résidente d’Ahunstic-Cartierville récolte des denrées non périssables, de produits de beauté et des cartes-cadeaux pour son projet «Un panier de Noël pour une maman MaPa», c’est-à-dire une mère monoparentale avec garde exclusive sans pension alimentaire.

«Je suis une MaPa, j’ai eu la chance d’avoir ma famille pour m’aider, mais plusieurs doivent aller chercher de l’aide partout. Ça me tient vraiment à cœur de pouvoir leur offrir quelques petites douceurs», souligne Mme Piché.

21,8 %
Au Québec, près de 22 % des familles ayant des enfants sont des mères monoparentales. Les pères dans la même situation sont moins de 7 %. (Source: MSSS, 2011)

Mère de trois enfants, elle était cliente de la friperie depuis son ouverture, en 1998. Lorsqu’elle a appris le projet de fermeture, elle n’a pas voulu abandonner le commerce de la rue Barré.

«À chaque fois que je venais magasiner, je me voyais derrière le comptoir. J’ai choisi de racheter la friperie aussi pour concilier le travail et la famille», se souvient celle qui a toujours travaillé dans le commerce au détail.

Communauté
Plusieurs causes bénéficient des dons et surplus de La Boîte aux Trésors. Chaque automne, des vêtements d’hiver sont donnés à la Maison des familles de Saint-Laurent pour leur bazar. Ils représentent le tiers des dons que reçoit l’organisme.

«Mélanie Piché est tout d’abord une femme de cœur. Elle doit gérer son entreprise, mais elle fait tout ce qu’elle peut pour aider ceux qui en ont besoin, que ce soit en discutant avec un client qui semble vivre des difficultés ou en donnant des vêtements lors d’initiatives comme la nôtre», souligne la responsable des événements et du développement de la Maison des familles, Isabelle Laporte.

Les articles d’été partent quant à eux dans un orphelinat en Haïti. Des dons sont également destinés au centre de périnatalité La Maison Bleue, dont les pavillons sont situés à Côte-des-Neiges et Parc-Extension, ainsi qu’à l’organisme Mères avec pouvoir, qui favorise l’intégration sociale des mères monoparentales à faible revenu.

Consignation
En entrant dans la boutique à l’angle de la rue Deguire, on est accueilli par des étagères organisées d’objets colorés. Il est possible d’acheter d’occasion ou de mettre en consigne des vêtements, jouets, accessoires ou meubles pour enfants de 0 à 10 ans.

Le stock provient presque entièrement de la consignation. Quelques dons et jeux neufs viennent compléter l’offre. Pour préserver la réputation de la friperie, elle n’accepte que des articles impeccables. Deux fois par an, elle étiquette plus de 8 000 vêtements d’été ou d’hiver, qui seront proposés quatre à six mois.

«Ça aide la famille qui vend en récupérant 40 % du prix, celle qui achète moins cher qu’en magasin. Ça aide aussi la Terre», affirme-t-elle.

Mme Piché constate un engouement des 20-30 ans pour les articles d’occasion. «C’est la première génération à avoir appris le recyclage à l’école, ils sont plus sensibles à la réutilisation que les personnes de la quarantaine», remarque-t-elle. La friperie fonctionne bien et elle espère pouvoir embaucher prochainement un employé pour la seconder.

À terme, elle a pour projet de créer une fondation pour les mères monoparentales et, pourquoi pas, en embaucher pour faire de la réinsertion. Pour sa première édition de «Un panier de Noël pour une maman MaPa», elle a déjà reçu des dons et quatre demandes de mères monoparentales moins d’une semaine après l’avoir lancé sur Facebook.

Ouvert du mardi au samedi de 9h à 17h au 1610, rue Barré. Plus d’infos sur friperiepourenfants.com et sur Facebook.

Recycler les sièges d’auto

Les sièges d’auto pour les enfants sont difficiles à réutiliser en raison des dates d’expiration, l’interdiction de vendre ou donner ceux fabriqués avant 2012.

Ils ne peuvent pas non plus être mis dans le bac de recyclage.

«C’était inconcevable pour moi de les voir finir aux vidanges, raconte Mélanie Piché. Je me suis donc associée au président du Centre de recherche et d’éducation à l’environnement régional de Victoriaville, François Fillion, qui les défait pendant son temps libre pour réutiliser leurs composants

Ainsi, la friperie La Boîte aux Trésors est devenue le seul point de dépôt à Montréal pour donner une seconde vie aux sièges d’auto. Plus de 1 000 ont déjà été récupérés.

M. Fillion achemine ensuite la matière plastique récupérée à une entreprise qui fabrique de l’ameublement extérieur.

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