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Victimes d’intimidation, deux adolescentes luttent pour l’estime de soi

Photo: Collaboration spéciale
David Provost Robert - TC Media

Victimes d’intimidation lorsqu’elles étaient jeunes, deux adolescentes, résidentes d’Ahuntsic et de Saint-Laurent, ont décidé d’agir contre ce phénomène inquiétant. Mardi prochain, elles tiendront la première journée sans maquillage afin de démontrer aux filles de leur âge qu’elles n’ont pas à se maquiller pour être vraies.

Lili Rose l’Heureux, 14 ans, et Alyssia Chartier, 15 ans, invitent les femmes à ne pas se maquiller, l’espace d’une journée par semaine, afin de célébrer la beauté intérieure.

«Les femmes, souvent, se cachent derrière le maquillage. Nous voulons montrer que sans cet artifice, chacune est unique et peut être fière», souligne Alyssia Chartier.

Pour Lili Rose, l’estime de soi est très importante pour l’avenir d’une jeune femme. «Lorsqu’on n’est pas bien avec soi-même, comme femme, on ne se sent pas valorisée. Par contre, avec de l’estime de soi, on peut atteindre n’importe quel objectif.»

Victimes d’intimidations
Ces deux femmes ont vécu l’intimidation, ce qui les a motivées à promouvoir leur projet. «Lorsque j’étais jeune, j’habitais en Australie et je ne parlais pas anglais. Je me faisais rejeter, car plusieurs considéraient que je n’étais pas normale, que j’étais différente», raconte celle qui se disait constamment gênée par le regard des gens de son entourage.

Elle est persuadée que les choses auraient été très différentes si elle avait eu davantage confiance en elle.

Pour Alyssia, l’intimidation a commencé alors qu’elle n’était en sixième année, cette expérience. Ce calvaire a contribué à son isolement social. «Pour me protéger, je me suis isolé dans un cocon et m’en sortir était très difficile, j’avais de la difficulté à briser la toile qui m’avait alors entourée.»

Chercher de l’aide auprès d’adultes
C’est pour aider des jeunes comme Alyssia et Lili Rose que Jasmin Roy a lancé sa fondation qui a pour objectif de lutter contre l’intimidation à l’école.

Lui-même victime d’intimidation lorsqu’il était jeune, TC Média l’a invité à commenter l’initiative. Il applaudit le projet des journées sans maquillage. Selon lui, les jeunes doivent trouver un moyen de briser le silence.

«Elles sont maintenant dans la résolution de problème, la résilience, cela peut leur être favorable, surtout si elles sont encadrées par des adultes.»

Demander de l’aide, ce n’est pas facile. «Le tiers des jeunes, selon les études, acceptent de demander de l’aide chez les adultes, les autres considèrent que ceux-ci sont inaptes à les aider et s’enferment alors dans le silence», explique Jasmin Roy.

Heureusement, Alyssia et Lili Rose ont pu compter sur l’aide de leurs parents et sur celle d’Éricka Alneus, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat jeunesse au Centre jeunesse emploi d’Ahuntsic-Bodeaux-Cartierville (CJE-ABC).

Le lancement de la campagne «Mardi sans maquillage» se déroulera entre 9h30 et 16h et se déroulera au lobby du Y des femmes de Montréal (1355, boul. René-Lévesque Ouest à Montréal). Des citations sur l’estime de soi, des macarons ainsi que des porte-clés y seront vendues.

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