Fidel Castro «bashing»

AP Photo: The Associated Press

Chaque jour, ici comme ailleurs, certains politiciens et faiseurs d’opinion exploitent à la carte les faits pour tailler sur mesure un argumentaire populiste, et ce, dans le but de ridiculiser leurs adversaires aux dépens de la vérité complexe.

Le décès de Fidel Castro n’a pas échappé à cette règle. Depuis sa mort, des voix s’en sont prises au leader cubain pour le dépeindre en un vulgaire dictateur, brutal et sanguinaire. Pour ce faire, ces voix ont omis volontairement d’inscrire la vie de Castro dans son contexte historique horrible et brutal.

Les détracteurs de Fidel Castro ont ainsi omis de rappeler que, tout au début de sa révolution, il a d’abord et avant tout libéré son peuple asservi du joug d’une dictature à la solde des Américains. Une alliance sulfureuse qui a réduit Cuba à un vaste bordel à ciel ouvert gangréné par le crime organisé américain. Et ce n’est pas tout. Même libéré, le peuple cubain a été plongé au cœur de cette guerre froide brutale qui a opposé les États-Unis à l’Union soviétique. Cuba a ainsi été mis à genoux méthodiquement durant plus d’un demi-siècle, notamment à cause d’un embargo américain que certains disent injuste.

Dans cette guerre sans merci, Fidel Castro le libérateur s’est mû petit à petit en un dictateur paranoïaque, à la fois brutal contre la liberté d’opinion, notamment celle de la presse, et macho contre la communauté LGTB.

Le hic, c’est que les mêmes personnes qui montrent aujourd’hui du doigt Fidel Castro et son héritage restent muettes devant cette Amérique qui a longtemps sévi en Amérique latine par les opérations paramilitaires clandestines, les assassinats politiques ciblés et le soutien actif de dictateurs à la solde de tout, sauf leurs propres peuples. Un exemple parmi tant d’autres, le sort dramatique qui a été réservé à Salvador Allende, le président du Chili élu démocratiquement, en 1970, mais qui a été renversé par un coup d’État militaire dirigé par un Pinochet à la solde de l’Oncle Sam, le 11 septembre 1973.

Par ailleurs, en Amérique, la liberté de la presse est garantie par la Constitution, mais les sources des journalistes y sont persécutées quand ils ne font qu’alerter leurs concitoyens et le monde de crimes d’État. Des lanceurs d’alertes, comme le soldat Bradley Manning qui a permis à WikiLeaks de révéler l’envers brutal de la guerre des Américains au Moyen-Orient, et Edward Snowden, l’ex-informaticien de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), qui a révélé que l’Amérique surveille ses propres citoyens ou même des démocraties. Le premier purge 35 ans de prison et le deuxième a choisi l’exil! Mais qui en parle?

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