Le PQ plus fort?

Parti Quebecois candidate Marc Bourcier, left, arrives with PQ leader Jean-Francois Lisee, after winning the provincial byelection to replace Pierre Karl Peladeau, Monday, December 5, 2016 in Saint-Jerome, Que. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz/La Presse canadienne

Après les élections partielles d’avant-hier, le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, semble pavoiser parce qu’il a réussi à garder haut la main ses deux circonscriptions en jeu.

Certes, le PQ a su mobiliser ses troupes après avoir traversé de dures épreuves, depuis sa cuisante défaite à l’élection générale du 4 avril 2014. En effet, les péquistes ont dû subir deux courses à la chefferie acrimonieuses et polarisantes.

D’abord, en 2015, PKP a écrasé toute velléité d’opposition en tassant de gros adversaires, dont Jean-François Lisée et Bernard Drainville. Ensuite, la récente course durant laquelle l’actuel chef a dû brandir le spectre de la «charte» pour donner le coup de grâce à l’étoile montante du parti et porte-drapeau d’une nouvelle génération prometteuse, Alexandre Cloutier. Et, manque de bol, l’arrivée de Lisée à la tête du PQ a été éclipsée par l’élection présidentielle américaine et son lot de révélations scandaleuses sur Donald Trump et les femmes.

Malgré tout, le PQ est resté à flot, mais pas au point de pouvoir pavoiser. Si j’étais péquiste, je me méfierais des résultats des partielles d’avant-hier, parce que c’était le moment tout indiqué pour les électeurs déçus de sanctionner le gouvernement. Et il y avait de quoi mettre en colère une grande partie de l’électorat québécois. Une fois aux commandes, les libéraux ont fait saigner le modèle social québécois avec des coupes budgétaires douloureuses, surtout dans les milieux de la petite enfance, de l’éducation, de la santé et des services sociaux. Encore plus, les affaires de corruption et de collusion n’ont pas cessé. Depuis le retour au pouvoir des libéraux, au moins six membres du cabinet Couillard ont dû défendre leur intégrité. Trois ont démissionné.

Or, malgré la grogne, le PQ n’a pas déclassé les libéraux. Dans un système électoral bipartite, les libéraux de Couillard devraient perdre la prochaine élection générale de 2018. Mais notre système électoral à quatre partis ne favorise pas un tel scénario. La Coalition avenir Québec (CAQ) grignote le vote francophone nationaliste des péquistes, surtout en région, et Québec solidaire grignote le vote gauchiste et souverainiste, surtout à Montréal.

Alors, pour gagner en 2018, Jean-François Lisée n’a d’autre choix que de donner dans la surenchère identitaire pour contrer les caquistes. Cette guéguerre laminera à coup sûr ses tentatives pour séduire les solidaires. Le cul-de-sac!

Autre raison pour ne pas pavoiser pour les péquistes, le vote libéral n’est pas sorti avant-hier, soit parce que l’enjeu n’en valait pas la chandelle, soit parce que les électeurs voulaient envoyer un signal d’alarme. Mais lors de la prochaine élection générale où, à défaut d’un débat référendaire, le débat identitaire va surchauffer l’atmosphère, si le Parti libéral distribue assez de cadeaux électoralistes d’ici 2018, il sera le vote refuge pour tous ceux qui sont, soit contre un référendum sur la souveraineté du Québec, soit contre une «maudite» charte!

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